Contes des fées/Épilogue

La ruse n’en n’est pas nouvelle :
— Le vieux Conteur que j’ai cité
N’a jamais encore existé
Autre part que dans ma cervelle.
Tout ce que je vous en ai dit
Est pour donner à chaque conte
Que j’invente et que je raconte
Plus de force et plus de crédit.
Je connais la nature humaine,

Et sais qu’un poète inconnu
N’en serait autrement venu
A vous mener où je vous mène.

Collection: 
1881

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