Ne hurtez plus a l'uis de ma pensee

Ne hurtez plus a l'uis de ma pensee,
Soing et Soussi, sans tant vous traveiller !
Car elle dort et ne veult s'esveiller ;
Toute la nuyt en paine a despensee.

En dangier est, s'elle n'est bien pensee.
Cessez ! cessez ! Laissez la sommeiller !
Ne hurtez plus a l'uis de ma pensee,
Soing et Soussi, sans tant vous traveiller !

Pour la guerir bon Espoir a pensee
Medecine qu'a fait apareiller ;
Lever ne peut son chief de l'oreiller,
Tant qu'en repos se soit recompensee.
Ne hurtez plus a l'uis de ma pensee !

Collection: 
1414

More from Poet

  • Que me conseillez-vous, mon coeur ?
    Irai-je par devers la belle
    Lui dire la peine mortelle
    Que souffrez pour elle en douleur ?

    Pour votre bien et son honneur,
    C'est droit que votre conseil céle.
    Que me conseillez-vous, mon coeur,
    Irai-je par devers la...

  • Le beau souleil, le jour saint Valentin,
    Qui apportoit sa chandelle alumee,
    N'a pas longtemps entra un bien matin
    Priveement en ma chambre fermee.
    Celle clarté qu'il avoit apportee,
    Si m'esveilla du somme de soussy
    Ou j'avoye toute la nuit dormy
    Sur le...

  • Vostre bouche dit : Baisiez moy,
    Ce m'est avis quant la regarde ;
    Mais Dangier de trop prés la garde,
    Dont mainte doleur je reçoy.

    Laissiez m'avoir, par vostre foy,
    Un doulx baisier, sans que plus tarde ;
    Vostre bouche dit : Baisiez moy,
    Ce m'est avis...

  • Puis ça, puis la,
    Et sus et jus,
    De plus en plus,
    Tout vient et va.

    Tous on verra,
    Grans et menus,
    Puis ça, puis la,
    Et sus et jus.

    Vieuls temps desja
    S'en sont courus,
    Et neufs venus,
    Que dea ! que dea !
    Puis ça, puis la...

  • En la forêt de Longue Attente
    Chevauchant par divers sentiers
    M'en vais, cette année présente,
    Au voyage de Desiriers.
    Devant sont allés mes fourriers
    Pour appareiller mon logis
    En la cité de Destinée ;
    Et pour mon coeur et moi ont pris
    L'...