Ma vie est un Enfer plein d'ennuis et de peines

Ma vie est un Enfer plein d'ennuis et de peines,
Mes tourments outrageux sont les fouets punisseurs,
Et mes soucis mordants les serpents meurtrisseurs
Qui bourrellent mon coeur de cent morts inhumaines.

Comme là-bas on voit les espérances vaines,
Ainsi tous mes espoirs meurent en leur verdeur.
J'ai fait de pleurs un Styx et mes vives ardeurs
Ont fait un Phlégéton qui bout dedans mes veines.

Mes sanglots redoublés et mes plaintives voix
Sont les horribles cris et furieux abois
Du portier infernal qui aboie sans cesse.

Mais je suis d'un seul point aux ombres différent,
Car les démons sont ceux qui les vont martyrant,
Et je suis tourmenté d'une jeune déesse.

Collection: 
1570

More from Poet

  • Hôte mélancolique
    Des tombeaux et des croix,
    J'errerai fantastique
    Aux effroyables bois,
    Compagnon des forêts
    Et des démons secrets.

    Les rochers solitaires,
    Oreillés à mes sons,
    Les Faunes et les Laires,
    Rediront mes chansons,
    Chansons...

  • Hélas ! mes tristes yeux sont changés en fontaines,
    Qui versent non de pleurs mais de larmes de sang,
    Et le trait dont Amour me transperça le sang
    Augmente incessamment mes angoisseuses peines.

    Toujours l'objet hideux de cent morts inhumaines
    Se présente à mes yeux...

  • Par le milieu des déserts écartés,
    Dans la frayeur des antres plus sauvages,
    Et sur le bord des plus lointains rivages,
    Je fuis les lieux des hommes habités,

    Et regrettant tes divines beautés,
    Seul à l'écart, j'écoute les ramages
    Des oiselets qui en mille...

  • Qui veut voir ici-bas un Astre reluisant,
    Et s'égayer au joug d'une douce misère,
    Voye mon beau Phénix, la réserve plus chère
    Qu'eut de mille ans le Ciel, qu'il nous offre à présent.

    Ce sacré saint oiseau, ce Phénix tout plaisant
    Qui par sa grand douceur adoucirait...

  • Vous rochers orgueilleux, et vous forêts fidèles
    Que je fais retentir de mes chants languissants,
    Antres qui répondez à mes tristes accents,
    Quand vous oyez le son de mes plaintes mortelles,

    Vous monts démesurés, et vous campagnes belles,
    Vous ombrages secrets,...