Le ciel avoit decouvert ses beaux yeus

Le ciel avoit decouvert ses beaux yeus,
Pour eclairer la nuit sombre et obscure,
Quand j'apperceu la vive pourtraiture
De celle, ou git mon espoir gracieus.

Je fu trompé par l'espoir radieus
Que ses flambeaux jettoient à l'avanture,
Sur le plus haut de ma propre stature,
Qui luy servoit d'objet delicieus.

Si lustre étoit, et limpide sa veuë,
Si transparent et si tres-emouluë,
Qu'elle excedoit en lueur, les etoiles :

Je ne la peu jamais voir à plaisir,
Bien que tel fu mon envieus desir,
Tant s'opposoient devant mes yeus de voiles.

Collection: 
1559

More from Poet

  • L'anneau madré qui le doigt environne,
    Le petit doigt de vôtre main senestre
    Par sa rondeur, le parfait de son estre,
    L'heureuse fin de nos amours couronne.

    Pourquoy est-ce que souvent je m'étonne
    D'avoir mon coeur en si bon lieu pu mettre,
    Que je n'en soy'...

  • Si nôtre cors est la prison de l'ame,
    Ou elle fait quelque tems sa demeure :
    Il faut apres, qu'elle en est hors, il meure,
    Elle spirant toujours celeste flame.

    La terre est doncq' le cercueil et la lame
    Du cors, qui mort ensepulchré demeure,
    En attendant l'...

  • Le ciel avoit decouvert ses beaux yeus,
    Pour eclairer la nuit sombre et obscure,
    Quand j'apperceu la vive pourtraiture
    De celle, ou git mon espoir gracieus.

    Je fu trompé par l'espoir radieus
    Que ses flambeaux jettoient à l'avanture,
    Sur le plus haut de ma...