La Rose que Marie à son amie Anna
Donna,
Était couverte alors des gouttes d’une averse
Qui lui faisait pencher la tête à la renverse.
L’abondante rosée allourdissait la fleur,
Son cœur
De ses larme gonflé, semblait pleurer encore
Sur les boutons absents qu’elle avait à l’aurore.
Témoin de ses douleurs, je compris son chagrin :
Soudain,
Je la pris vivement pour étancher ses larmes,
Mais je la vis tomber effeuillée – et sans charmes.
Ah ! me dis-je, tel est le rôle qu’ici bas
Hélas !
Bien des gens, parmi nous s’érigeant en Socrates,
Jouent sans remords auprès des âmes délicates.
Si j’eusse su te prendre avec plus de douceur
Ô Fleur !
Pour quelques jours encor tu restais fraîche et belle,
Et faisais l’ornement d’Anna, ta sœur jumelle !