Air : J'ai vu le Parnasse des Dames.
Que cherches-tu, pauvre antiquaire,
Le cou tendu, le dos baissé ?
Viens-tu demander à la terre,
Des débris d'un culte passé ?
Des divinités de la Grèce,
Je possède un don précieux.
J'ai retrouvé chez ma maîtresse,
La coupe où s'enivraient les Dieux.
Source d'allégresse éternelle,
Cette coupe charme nos jours ;
Vénus a donné le modèle
De ses voluptueux contours.
Elle orna ses bords pleins de charmes,
De mille agréments précieux
Et l'amour creusa de ses armes,
La coupe où s'enivraient les Dieux.
A chacun elle fait envie,
C'est le berceau du genre humain,
On puise aux sources de la vie
En goûtant son nectar divin.
Admirant sa forme charmante,
Le vieillard devient radieux,
Et touche d'une main tremblante
La coupe où s'enivraient les Dieux.
Sous des voiles peu diaphanes,
Ce trésor de tous recherché,
Chaque mois, aux regards profanes,
Trois jours au moins reste caché.
Par la plus grande des merveilles,
Des nuits, l'astre mystérieux
Couvre de fleurs toujours vermeilles,
La coupe où s'enivraient les Dieux.
Ah ! pour partager leur extase,
Lise, laisse-moi seulement,
Soulever un coin de la gaze
Qui cache ce bijou charmant.
Je deviens exigeant sans doute,
Mais l'amour rend audacieux
Je voudrais tarir goutte à goutte,
La coupe où s'enivraient les Dieux.