Chanson du voyageur canadien

Aux approches du soir, aux sons lents de l’airain,
Nos voix à l’unisson, nos rames en cadence,
Quand l’ombre des forêts se perd dans le lointain,
À sainte Anne chantons l’hymne de la partance.
Ramons, camarades, ramons,
Les courants nous devancent,
Les rapides s’avancent,
La nuit descend dans les vallons.

Et pourquoi dérouler la voile en ce moment ?
Nul zéphir n’a ridé la surface de l’onde ;
Mais si, loin du rivage, Éole, nous portant,
Rend la rame au repos, entonnons à la ronde :
Soufflez, soufflez, brise, aquilons,
Les courants nous devancent,
Les rapides s’avancent,
La nuit descend dans les vallons.

Rives de l’Ottawa, l’astre pâle des nuits
Nous attend sur vos flots. Rends-nous les vents propices,
Patronne de ces lieux ! Ô toi qui nous conduis,
Donne à l’air la fraîcheur ! voguons sous tes auspices !
Soufflez, soufflez, brise, aquilons,
Les courants nous devancent,
Les rapides s’avancent,
La nuit descend dans les vallons.

Collection: 
1819

More from Poet

  • Aux approches du soir, aux sons lents de l’airain,
    Nos voix à l’unisson, nos rames en cadence,
    Quand l’ombre des forêts se perd dans le lointain,
    À sainte Anne chantons l’hymne de la partance.
    Ramons, camarades,...