Au Roy

Jeune Roy, que la France admire,
Tu nous fais bien voir que les Cieux
Font naistre encor des demi-Dieux
Et prennent soin de ton Empire.

Ta grace à soy les coeurs attire,
Ton visage eblouit les yeux
Et, de son air imperieux,
Le respect et la crainte inspire.

Ton Pere et tes Nobles Ayeux
N'ont point eu de vertus en eux
Qu'en toy le Ciel ne les rassemble.

Enfin il ne te manque rien,
Qu'une Espouse qui te ressemble,
Dont le Sang soit digne du tien.

Collection: 
1635

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Pour la remercier d'un pot de coins.

Rondeau redoublé.

Vostre laquais verd, jaune ou gris,
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M'a presenté vostre regalle ;
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Un matin, ma servante à cale,
Aussi-tost que les yeux j'ouvris,
...

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Quel crime ay-je commis
Pour vous rendre infidelle ?

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Quand j'ay bien faim et que je mange
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Je n...

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Helas ! vous sçavez le...

Je vous aymois : vous me l'aviez permis ;
J'esperois d'estre aymé : vous me l'aviez promis.
Mais, helas ! belle Iris, je voy bien le contraire ;
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De peur de vous deplaire ;
Mais il m'est permis d'expirer,
S'il m'est ordonné de me taire....