Vous étiez gaie, on dit très bien, comme un pinson,
Vous étiez vive, on dit aussi, comme la poudre ;
Et votre voix, avec les éclats de la foudre,
Avait l’accent léger d’une jeune chanson !

Oui, gaie et vive, ainsi qu’un soldat fier garçon
Qui va danser au bal, la...

 
Or, pendant que Jésus soupait, à Béthanie,
Entouré de fervents, chez Simon le lépreux,
Madeleine franchit le seuil du malheureux,
Et, souriant avec une grâce infinie
Au Christ qui lui montrait de son regard les cieux,
Elle baigna son front d’un parfum...

 
Enfant, as-tu trouvé de l’amertume au fond
Du vase éblouissant qui te versait la vie,
Que tu viens d’écarter tout à coup ton beau front
De la foule où naguère on te voyait ravie ?

Si jeune encore, as-tu déjà fait des ingrats ?
As-tu vu s’envoler quelque...

 
Comme l’oiseau frileux qui s’enfuit à l’automne,
Vous nous avez quittés quand octobre est venu,
Alors qu’à nos carreaux la bise monotone
Pleurait en secouant les bras de l’arbre nu.

Vous envoler, c’était faire envoler la joie
Qu’en passant vous laissiez...

 
I

Avant de terminer, mère, un dernier volume,
Je suis venu, d’un pas ému, te l’apporter.
Mère, au bord de ta fosse, où l’oiseau vient chanter,
Sens-tu mon pied fouler le sol que mai parfume ?…

Mère, dans ton cercueil, reconnais-tu ma voix ?…
Avant d’...

 

Souvent, lorsque la nuit de mai pâle et pensive
Envahit les grands flots du Fleuve qui s’endort,
Écartant de la main la branche ou l’ajonc d’or,
Je vais, distrait, fouler le sable de la rive.

Tour à tour l’œil au ciel et sur l’eau fugitive
Qui reflète en...

Tu m’as trahi, Nana, cette nuit, je le vois.
Tout me le prouve, tout : tes yeux fanés, ta voix
Qui ne peut me tromper, ta démarche lassée…
Cette guirlande à tes cheveux entrelacée,
Qui s’écroule… et tel un coquillage où les flots
Ont, en partant, laissé l’écho de...

 
Quand l’archet palpitant fait ruisseler les sons
Du stradivarius pressé sur ta poitrine,
Il coule de ton bras comme une onde divine
Qui jette dans les cœurs de sublimes frissons.

Tour à tour sous tes doigts gazouillent les pinsons,
Les épis des blés d’or,...

Frère Jacques, frère Jacques,
...

 
Poème couronné par l’Académie des Jeux floraux du Languedoc.

À M l’abbé J.―Eugène Martin.

Nous sommes sur le fier plateau du mont Sainte-Anne.
Devant nous, vers le sud, dans la mer calme et plane
― D’où semble s’élever un suave sanglot ―
...