Stéphane Mallarmé

  • Le soleil, sur le sable, ô lutteuse endormie,
    En l’or de tes cheveux chauffe un bain langoureux
    Et, consumant l’encens sur ta joue ennemie,
    Il mêle avec les pleurs un breuvage amoureux.

    De ce blanc Flamboiement l’immuable accalmie
    T’a fait dire, attristée, ô mes...

  • Toute l’âme résumée
    Quand lente nous l’expirons
    Dans plusieurs ronds de fumée
    Abolis en autres ronds

    Atteste quelque cigare
    Brûlant savamment pour peu
    Que la cendre se sépare
    De son clair baiser de feu

    Ainsi le chœur des romances
    A la...

  • Toute Aurore même gourde
    A crisper un poing obscur
    Contre des clairons d’azur
    Embouchés par cette sourde

    A le pâtre avec la gourde
    Jointe au bâton frappant dur
    Le long de son pas futur
    Tant que la source ample sourde

    Par avance ainsi tu vis...

  • Tout Orgueil fume-t-il du soir,
    Torche dans un branle étouffée
    Sans que l’immortelle bouffée
    Ne puisse à l’abandon surseoir !

    La chambre ancienne de l’hoir
    De maint riche mais chu trophée
    Ne serait pas même chauffée
    S’il survenait par le couloir.

    ...
  • Tout Orgueil fume-t-il du soir,
    Torche dans un branle étouffée
    Sans que l’immortelle bouffée
    Ne puisse à l’abandon surseoir !
     
    La chambre ancienne de l’hoir
    De maint riche mais chu trophée
    Ne serait pas même chauffée
    S’il survenait par le couloir...

  • Tel qu’en Lui-même enfin l’éternité le change,
    Le Poète suscite avec un glaive nu
    Son siècle épouvanté de n’avoir pas connu
    Que la mort triomphait dans cette voix étrange !

    Eux, comme un vil sursaut d’hydre oyant jadis l’Ange
    Donner un sens trop pur aux mots de la...

  • Le noir roc courroucé que la bise le roule
    Ne s’arrêtera ni sous de pieuses mains
    Tâtant sa ressemblance avec les maux humains
    Comme pour en bénir quelque funeste moule.

    Ici presque toujours si le ramier roucoule
    Cet immatériel deuil opprime de maints
    Nubiles...

  • Le temple enseveli divulgue par la bouche
    Sépulcrale d’égout bavant boue et rubis
    Abominablement quelque idole Anubis
    Tout le museau flambé comme un aboi farouche

    Ou que le gaz récent torde la mèche louche
    Essuyeuse on le sait des opprobres subis
    Il allume...

  • Tel qu’en lui-même enfin l’éternité le change,
    Le Poëte suscite avec un glaive nu
    Son siècle épouvanté de n’avoir pas connu
    Que la mort triomphait dans cette voix étrange !

    Eux, comme un vil sursaut d’hydre oyant jadis l’ange
    Donner un sens plus pur aux mots de la...

  • Tel qu’en Lui-même enfin l’éternité le change,
    Le Poëte suscite avec un glaive nu
    Son siècle épouvanté de n’avoir pas connu
    Que la mort triomphait dans cette voix étrange !

    Eux, comme un vil sursaut d’hydre oyant jadis l’ange
    Donner un sens plus pur aux mots de la...