Stéphane Mallarmé

  • Toujours plus souriant au désastre plus beau.
    Soupirs de sang, or meurtrier, pamoison, fête !
    Une millième fois avec ardeur s’apprête
    Mon solitaire amour à vaincre le tombeau.

    Quoi ! de tout ce coucher, pas même un cher lambeau
    Ne reste, il est minuit, dans la...

  • Victorieusement fui le suicide beau
    Tison de gloire, sang par écume, or, tempête !
    Ô rire si là-bas une pourpre s’apprête
    À ne tendre royal que mon absent tombeau.

    Quoi ! de tout cet éclat pas même le lambeau
    S’attarde, il est minuit, à l’ombre qui nous fête
    ...

  • Victorieusement fui le suicide beau
    Tison de gloire, sang par écume, or, tempête !
    Ô rire si là-bas une pourpre s’apprête
    À ne tendre royal que mon absent tombeau.

    Quoi ! de tout cet éclat pas même le lambeau
    S’attarde, il est minuit, à l’ombre qui nous fête
    ...

  • Une dentelle s’abolit
    Dans le doute du Jeu suprême
    À n’entr’ouvrir comme un blasphème
    Qu’absence éternelle de lit.

    Cet unanime blanc conflit
    D’une guirlande avec la même,
    Enfui contre la vitre blême
    Flotte plus qu’il n’ensevelit.

    Mais, chez qui...

  • Tout Orgueil fume-t-il du soir,
    Torche dans un branle étouffée
    Sans que l’immortelle bouffée
    Ne puisse à l’abandon surseoir !

    La chambre ancienne de l’hoir
    De maint riche mais chu trophée
    Ne serait pas même chauffée
    S’il survenait par le couloir.

    ...
  • Surgi de la croupe et du bond
    D’une verrerie éphémère
    Sans fleurir la veillée amère
    Le col ignoré s’interrompt.

    Je crois bien que deux bouches n’ont
    Bu, ni son amant, ni ma mère,
    Jamais à la même Chimère,
    Moi, sylphe de ce froid plafond !

    Le pur...

  • Ses purs ongles très haut dédiant leur onyx,
    L’Angoisse, ce minuit, soutient, lampadophore,
    Maint rêve vespéral brûlé par le Phénix
    Que ne recueille pas de cinéraire amphore

    Sur les crédences, au salon vide : nul ptyx,
    Aboli bibelot d’inanité sonore
    (Car le...

  • Quelle soie aux baumes de temps
    Où la Chimère s’exténue
    Vaut la torse et native nue
    Que, hors de ton miroir, tu tends !

    Les trous de drapeaux méditants
    S’exaltent dans notre avenue :
    Moi, j’ai ta chevelure nue
    Pour enfouir mes yeux contents.

    Non...

  • M’introduire dans ton histoire
    C’est en héros effarouché
    S’il a du talent nu touché
    Quelque gazon de territoire

    À des glaciers attentatoire
    Je ne sais le naïf péché
    Que tu n’auras pas empêché
    De rire très haut sa victoire

    Dis si je ne suis pas...

  • Mes bouquins refermés sur le nom de Paphos,
    Il m’amuse d’élire avec le seul génie
    Une ruine, par mille écumes bénie
    Sous l’hyacinthe, au loin, de ses jours triomphaux.

    Coure le froid avec ses silences de faulx,
    Je n’y hululerai pas de vide nénie
    Si ce très...