• Menez l'âme que les Lettres ont bien nourrie,
    Les pianos, les pianos, dans les quartiers aisés !
    Premiers soirs, sans pardessus, chaste flânerie,
    Aux complaintes des nerfs incompris ou brisés.

    Ces enfants, à quoi rêvent-elles,
    Dans les ennuis des ritournelles ?

    " Préaux des soirs,
    Christs des dortoirs !

    " Tu t'en vas et tu nous...

  • Je fais la cour à ma Destinée ;
    Et demande: " Est-ce pour cette année ? "

    Je la prends par la douceur, en Sage,
    Tout aux arts, au bon coeur, aux voyages....

    Et vais m'arlequinant des défroques
    Des plus grands penseurs de chaque époque....

    Et saigne ! en jurant que je me blinde
    Des rites végétatifs de l'Inde.....

    Et suis digne,...

  • Ah ! ce soir, j'ai le coeur mal, le coeur à la Lune !
    Ô Nappes du silence, étalez vos lagunes ;
    Ô toits, terrasses, bassins, colliers dénoués
    De perles, tombes, lys, chats en peine, louez
    La Lune, notre Maîtresse à tous, dans sa gloire :
    Elle est l'Hostie ! et le silence est son ciboire !
    Ah ! qu'il fait bon, oh ! bel et bon, dans le halo
    De deuil de ce...

  • Ton geste,
    Houri,
    M'a l'air d'un memento mori
    Qui signifie au fond : va, reste...

    Mais je te dirai ce que c'est,
    Et pourquoi je pars, foi d'honnête
    Poète
    Français.

    Ton coeur a la conscience nette,
    Le mien n'est qu'un individu
    Perdu
    De dettes.

  • Je suis la Gondole enfant chérie
    Qui arrive à la fin de la fête,
    Pour je ne sais quoi, par bouderie,
    (Un soir trop beau me monte à la tête !)

    Me voici déjà près de la digue ;
    Mais la foule sotte et pavoisée,
    Ah ! n'accourt pas à l'Enfant Prodigue !
    Et danse, sans perdre une fusée....

    Ah ! c'est comme ça, femmes volages !
    C'est bien. je m...

  • - Je veux bien vivre ; mais vraiment,
    L'Idéal est trop élastique !

    - C'est l'Idéal, son nom l'implique,
    Hors son non-sens, le verbe ment.

    - Mais, tout est conteste ; les livres
    S'accouchent, s'entretuent sans lois !

    - Certes, l'Absolu perd ses droits,
    Là où le Vrai consiste à vivre.

    - Et, si j'amène pavillon
    Et repasse au...

  • Oh ! qu'une, d'Elle-même, un beau soir, sût venir,
    Ne voyant que boire à Mes Lèvres ! où mourir....

    Je m'enlève rien que d'y penser ! Quel baptême
    De gloire intrinsèque, attirer un " je vous aime " !

    (L'attirer à travers la société, de loin,
    Comme l'aimant la foudre; un ', deux ! ni plus, ni moins.

    Je t'aime ! comprend-on ? Pour moi tu n'es pas...

  • Des nuits, ô Lune d'Immaculée-Conception,
    Moi, vermine des nébuleuses d'occasion,
    J'aime, du frais des toits de notre Babylone,
    Concevoir ton climat et ta flore et ta faune.

    Ne sachant qu'inventer pour t'offrir mes ennuis,
    Ô Radeau du Nihil aux quais seuls de nos nuits !

    Ton atmosphère est fixe, et tu rêves, figée
    En climats de silence, écho de l'...

  • Oh ! quelle nuit d'étoiles, quelles saturnales !
    Oh ! mais des galas inconnus
    Dans les annales
    Sidérales !
    Bref, un Ciel absolument nu !

    Ô Loi du Rythme sans appel !
    Que le moindre Astre certifie
    Par son humble chorégraphie
    Mais nul spectateur éternel.

    Ah ! la Terre humanitaire
    N'en est pas moins terre-à-terre !
    Au...

  • Quel lys sut ombrager ma sieste ?
    C'était (ah ne sais plus comme !) au bois trop sacré
    Où fleurir n'est pas un secret.
    Et j'étais fui comme la peste.
    " Je ne suis pas une âme leste ! "
    Ai-je dit alors et leurs choeurs m'ont chanté : " Reste. "

    Et la plus grande, oh ! si mienne ! m'a expliqué
    La floraison sans commentaires
    De cette hermétique...