• La vindicte bourgeoise assassinait mon nom
    Chinoisement, à coups d’épingle, quelle affaire !
    Et la tempête allait plus âpre dans mon verre.
    D’ailleurs du seul grief, Dieu bravé, pas un non,

    Pas un oui, pas un mot ! L’Opinion sévère
    Mais juste s’en moquait autant qu’une guenon
    De noix vides. Ce bœuf bavant sur son fanon,
    Le Public, mâchonnait...

  • Chabrier, nous faisions, un ami cher et moi,
    Des paroles pour vous qui leur donniez des ailes,
    Et tous trois frémissions quand, pour bénir nos zèles,
    Passait l’Ecce deus et le Je ne sais quoi.

    Chez ma mère charmante et divinement bonne,
    Votre génie improvisait au piano,
    Et c’était tout autour comme un brûlant anneau
    De sympathie et d’aise aimable qui...

  • Dieu, nous voulant amis parfaits, nous fit tous deux
    Gais de cette gaîté qui rit pour elle-même,
    De ce rire absolu, colossal et suprême,
    Qui s’esclaffe de tous et ne blesse aucun d’eux.

    Tous deux nous ignorons l’égoïsme hideux
    Qui nargue ce prochain même qu’il faut qu’on aime
    Comme soi-même : tels les termes du problème,
    Telle la loi totale au texte...

  • Vous vous êtes penché sur ma mélancolie,
    Non comme un indiscret, non comme un curieux,
    Et vous avez surpris la clef de ma folie,
    Tel un consolateur attentif et pieux ;

    Et vous avez ouvert doucement ma serrure,
    Y mettant tout le temps, non ainsi qu’un voleur,
    Mais ainsi que quelqu’un qui préserve et rassure
    Un triste possesseur peut-être recéleur....

  • Douze longs ans ont lui depuis les jours si courts
    Où le même devoir nous tenait côte à côte !
    Hélas ! les passions dont mon cœur s’est fait l’hôte
    Furieux ont troublé ma paix de ces bons jours ;

    Et j’ai couru bien loin de nos calmes séjours
    Au pourchas du Bonheur, ne trouvant que la Faute ;
    Le vaste monde autour de ma fuite trop haute
    Fondait en...

  • Roi, le seul vrai roi de ce siècle, salut, Sire,
    Qui voulûtes mourir vengeant votre raison
    Des choses de la politique, et du délire
    De cette Science intruse dans la maison,

    De cette Science assassin de l’Oraison
    Et du Chant et de l’Art et de toute la Lyre,
    Et simplement et plein d’orgueil en floraison
    Tuâtes en mourant, salut, Roi, bravo, Sire !

    ...
  • Je vous prends à témoin entre tous mes amis,
    Vous qui m’avez connu dès l’extrême infortune,
    Que je fus digne d’elle, à Dieu seul tout soumis,
    Sans criard désespoir ni jactance importune,

    Simple dans mon mépris pour des revanches viles
    Et dans l’immense effort en détournant leurs coups,
    Calme à travers ces sortes de guerres civiles
    Où la Faim et l’...

  • Ce poète terrible et divinement doux,
    Plus large que Corneille et plus haut que Shakespeare,
    Grand comme Eschyle avec ce souffle qui l’inspire,
    Ce Calderon mystique et mythique est à nous.

    Oui, cette gloire est nôtre et nous voici jaloux
    De le dire bien haut à ce siècle en délire :
    Calderon, catholique avant tout, noble lyre
    Et saints accents, et bon...

  • Fous le camp, quitte vite et plutôt que cela
                  Nos honnêtes Ardennes
    Pour ton Auvergne honnête d’où déambula
                  Ta flemme aux lentes veines.

    Paresseux ! quitte ce Parquet pour en cirer
                  De sorte littérale
    D’autres au pied de la lettre au lieu de t'ancrer,
                  Cariatide sale,
     
    Dans ce prétoire...

  • Nul parmi vos flatteurs d’aujourd’hui n’a connu
    Mieux que moi la fierté d’admirer votre gloire :
    Votre nom m’enivrait comme un nom de victoire,
    Votre œuvre, je l’aimais d’un amour ingénu.

    Depuis, la Vérité m’a mis le monde à nu.
    J’aime Dieu, son Église, et ma vie est de croire
    Tout ce que vous tenez, hélas ! pour dérisoire,
    Et j’abhorre en vos vers le...