• Comme un bétail pensif sur le sable couchées,
    Elles tournent leurs yeux vers l'horizon des mers,
    Et leurs pieds se cherchant et leurs mains rapprochées
    Ont de douces langueurs et des frissons amers.

    Les unes, coeurs épris des longues confidences,
    Dans le fond des bosquets où jasent les ruisseaux,
    Vont épelant l'amour des craintives enfances
    Et...

  • Comme alors que le jour c'est caché sous la terre,
    Le soucy plus ouvert se referme et reserre,
    Dedaigneux de laisser regarder à son oeil
    D'autres flammes au Ciel que celles du Soleil :
    Ainsi quand les malheurs qui traversent ma vie
    M'ont de vostre bel oeil la presence ravie,
    Le mien se fermeroit, dolent de ne voir rien
    Qui ne semble exprimer la perte de son...

  • Enfants de vanité, qui voulez tout poli,
    qui le style saint ne semble assez joli,
    Qui voulez tout coulant, et coulez périssables
    Dans l'éternel oubli, endurez mes vocables
    Longs et rudes ; et, puisque les oracles saints
    Ne vous émeuvent pas, aux philosophes vains
    Vous trouverez encore, en doctrine cachée,
    La résurrection par leurs écrits prêchée.
    ...

  • La jeune fille est semblable à la rose,
    Au beau jardin, sur l'épine naïve,
    Tandis que sûre et seulette repose,
    Sans que troupeau ni berger y arrive.
    L'air doux l'échauffe et l'aurore l'arrose ;
    La terre, l'eau par sa faveur l'avive.
    Mais jeunes gens et dames amoureuses
    De la cueillir ont les mains envieuses.
    La terre et l'air qui la soulaient...

  • Vous ne savez son nom ? - Celle pour qui je chante
    La vie d'amour de feu, puis après est mourante :
    C'est un arbre en verdeur, un soleil en éclats,
    C'est une nuit de rose ou languissants ébats.
    C'est un torrent jeté par un trou de nuage ;
    C'est le roi des lions dégarni de sa cage :
    C'est l'enfant qui se roule et qui est tout en pleurs,
    C'est la misère en cris...

  • On le croyait fondateur de la ville,
    Venu de pays clairs et lointains,
    Avec sa crosse entre les mains,
    Et, sur son corps, une bure servile.

    Pour se faire écouter il parlait par miracles,
    En des clairières d'or, le soir, dans les forêts,
    Où Loge et Thor carraient leurs symboles épais
    Et tonnaient leurs oracles.

    Il était la tristesse et la...

  • Le crapaud noir sur le sol blanc
    Me fixe indubitablement
    Avec des yeux plus grands que n'est grande sa tête ;
    Ce sont les yeux qu'on m'a volés
    Quand mes regards s'en sont allés,
    Un soir, que je tournai la tête.

    Mon frère ? - il est quelqu'un qui ment,
    Avec de la farine entre ses dents ;
    C'est lui, jambes et bras en croix,
    Qui tourne au loin,...

  •  How was I worthy so divine a loss,

        Deepening my midnights, kindling all my morns?

      Why waste such precious wood to make my cross,

        Such far-sought roses for my crown of thorns?


      And when she came, how earned I such a gift?

        Why spend on me, a poor earth...