• Par l’arc-en-ciel sur l’averse des roses blanches
    Par le jeune frisson qui court de branche en branche
    Et qui a fait fleurir la tige de Jessé ;
    Par les Annonciations riant dans les rosées
    Et par les cils baissés des graves fiancées :
    Je vous salue, Marie.

    Par l’exaltation de votre humilité
    et par la joie du cœur des humbles visités ;
    par le...

  • L'extase du soleil, peuh ! La Nature, fade
    Usine de sève aux lymphatiques parfums.
    Mais les lacs éperdus des longs couchants défunts
    Dorlotent mon voilier dans leurs plus riches rades,

                    Comme un ange...

  •  
    Les ténèbres du soir sont l’obscure muraille
    Que chaque nuit élève entre la vie et nous,
    Derrière qui, fugace et sinistrement doux,
    L’invisible se meut comme un spectre, et nous raille.

    L’homme se trouble alors et n’ose pas savoir
    Si cette Sœur muette a nos pas attachée,
    Et que nous appelons notre ombre, s’est cachée
    Pour nous laisser plus...

  •  
    Monts gelés et fleuris, trône des deux saisons,
    Dont le front est de glace et les pieds de gazons ;
    C’est là qu’il faut s’asseoir
    Alfred de VIGNY.

     
    Connaissez-vous ces monts dont la tête immobile
    Oppose son silence au bruit des flots mouvans ?
    Au sein de leurs rochers est un pieux asile
    Cher aux êtres souffrans.

    C...

  • Nostre eaige est brief ainsi comme des fleurs
    Dont les couleurs reluisent peu d’espasse
    Le temps est court et tout rempliz de pleurs
    Et de douleurs qui tout voit et compasse.
    Joye se passe, on s’esbat, on solasse
    Et entrelasse un peu de miel begnin
    Avec l’amer du monde et le venin.

    Force se pert, toute beauté finist
    Et se ternist ainsi comme la...

  •  

    I

    Avec ses tendres yeux que dorent
    Les rayons du soleil d’été,
    Notre Dame de la Clarté
    Est douce à tous ceux qui l’implorent.

    On m’a conté qu’au temps lointain,
    Au temps fleurissant de l’hermine,
    Un chevalier de haute mine
    Se lamentait soir et matin.

    Ses compagnons tenaient campagne ;
    Plus d’un pour la terre de Dieu....

  •  
    Notre langue naquit aux lèvres des Gaulois.
    Ses mots sont caressants, ses règles sont sévères,
    Et, faite pour chanter les gloires d’autrefois,
    Elle a puisé son souffle aux refrains des trouvères.

    Elle a le charme exquis du timbre des Latins,
    Le séduisant brio du parler des Hellènes,
    Le chaud rayonnement des émaux florentins,
    Le diaphane et...

  •  
    Notre premier malheur est notre sûre épreuve.
    A ce coup imprévu toute âme belle et neuve
    Se révolte, et se plaint amèrement à Dieu
    D'un mal inexplicable et mérité si peu ;
    Mais tendre et résignée, et se sentant meilleure,
    Sur le malheur d'autrui cette âme rêve et pleure.
    Le méchant se révolte aussi contre le ciel ;
    Mais chez lui le courroux...

  • Notre union plutôt véhémente et brutale
    Recèle une douceur que nulle autre n’étale,
    Nos caractères détestables à l’envi
    Sont un champ de bataille où tout choc est suivi
    D’une trêve d’autant meilleure que plus brève.
    Le lourd songe oppressif s’y dissout en un rêve
    Élastique et rafraîchissant à l’infini.
    Je croirais pour ma part qu’un ange m’a béni...

  • NOTRE-DAME AU MANTEAU FROID

    Chaque vesprée, à l’heure

    Où l’Angélus, dans la tour, pleure,
    On regardait venir de loin,
    Un lumignon dorant son poing,
    Le petit homme

    Au teint de...