Mon seul plaisir et ma chère partie,
Dont mon pur sang et ma chair est partie,
Des divins dons vous ay voullu partir,
Et tant de biens en concept impartir
Qu'oncques ne fut femme si bien partie.
Ma saincte amour vous fut lors impartie,
Et purité dignement impartie,
Tant que depuys n'en a voullu partir
Mon seul plaisir.
Adam feist faire à...
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Sonnet
Chère Isis, tes beautés ont troublé la nature,
Tes yeux ont mis l'Amour dans son aveuglement,
Et les Dieux occupés après toi seulement
Laissent l'état du monde errer à l'aventure.
Voyant dans le soleil tes regards en peinture,
Ils en sentent leur coeur touché si vivement
Que s'ils n'étaient cloués si fort au firmament,
Ils... -
Chère Philis, qu'êtes-vous devenue
Cet enchanteur qui vous a retenue
Depuis trois ans, par un charme nouveau
Vous retient-il dans quelque vieux château ?
S'il en est ainsi je cherche une aventure
En chevalier de la triste figure
Et dût Roland ressusciter
Contre Roland, j'oserai tout tenter
Mais non Philis, délivrez-vous vous-même
Vous en... -
O si chère de loin et proche et blanche, si
Délicieusement toi, Mary, que je songe
À quelque baume rare émané par mensonge
Sur aucun bouquetier de cristal obscurci
Le sais-tu, oui ! pour moi voici des ans, voici
Toujours que ton sourire éblouissant prolonge
La même rose avec son bel été qui plonge
Dans autrefois et puis dans le futur aussi.... -
Cloris dont la présence à mes yeux est si chère
Et dont l'éloignement est si rude à mon coeur,
Mon sort est si cruel qu'il n'est point de rigueur
Dont la mer contre moi n'ait montré sa colère.
Mes yeux pour quelque temps perdirent la lumière,
La faiblesse me prit, je devins en langueur
Et mon corps tout glacé n'ayant plus de vigueur,
De la barque où... -
Chère beauté que mon âme ravie
Comme son pôle va regardant,
Quel astre d'ire et d'envie
Quand vous naissiez marquait votre ascendant,
Que votre courage endurci,
Plus je le supplie moins ait de merci ?
En tous climats, voire au fond de la Thrace,
Après les neiges et les glaçons
Le beau temps reprend sa place :
Et les étés mûrissent les moissons... -
Pourrai-je bien sans toi, ma chère guide
Montrer ce jour face sereine et claire ?
Mon oeil qui luit seulement pour te plaire,
Pourra il bien être de pluie vide ?
Si le doux feu de tes rais ne me guide,
Je suis certain de même ruine faire,
Que fut jadis le jeune téméraire,
Qui aux chevaux ardents mal tint la bride.
Ainsi Phébus dolent se...