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    Près du Gange ou du Nil, de la Seine ou du Rhin,
    La fée Hamonde habite un palais souterrain
    Creusé dans les trésors d'une insondable mine,
    Et que leur seul éclat de tout temps illumine.
    Le regard de la fée a poli les parois
    Qui sont des métaux purs à rendre fous les rois,
    Des feux cristallisés tels que reine ou tzarine
    N'en a jamais paré son...

  • La lune mince verse une lueur sacrée,
    Toute une jupe d’un tissu d’argent léger,
    Sur les bases de marbre où vient l’Ombre songer
    Que suit d’un char de perle une gaze nacrée.

    Pour les cygnes soyeux qui frôlent les roseaux
    De carènes de plume à demi lumineuse,
    Elle effeuille infinie une rose neigeuse
    Dont les pétales font des cercles...

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    Fille d’une Suissesse et d’un père Écossais,
    Née en Ploe-meùr au temps où, moi, je grandissais,
    Nos trois pays rivaux, Suisse, Écosse, Bretagne,
    Ont soufflé dans ton cœur l’air frais de la montagne.
    Lorsque tes grands yeux clairs brillent si doucement,
    On pense à l’eau d’azur qui roule au lac Léman.
    Il est près de la Clyde, il est sur la colline...

  • I

    L’enfant dormait ; déjà, sous ses rideaux de soie,
    Gazouillaient doucement ces rêves pleins de joie,
    Qui font des contes d’or à nos petits amis,
    Qui voltigent légers sur leurs têtes vermeilles,

    Et, gais oiseaux des nuits, vont chanter aux oreilles
    ...

  • Caprice d’un pinceau fantasque
    Et d’un impérial loisir,
    Votre fellah, sphinx qui se masque,
    Propose une énigme au désir.

    C’est une mode bien austère
    Que ce masque et cet habit long ;
    Elle intrigue par son mystère
    Tous les Œdipes du Salon.

    L’antique Isis légua ses voiles
    Aux modernes filles du Nil ;
    Mais, sous le bandeau, deux...

  • Tas d’électeurs que vous êtes,
    Pourquoi n’avoir pas nommé
    Une de nos suffragettes,
    En ce triste mois de mai ?

    Au vilain sexe mêlée,
    Elle pouvait égayer
    Votre future assemblée.
    Que risquiez-vous d’essayer ?

    La femme, c’est le sourire…
    Même, en plus d’un altercas,
    Elle a bien son...

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    ...

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    Un vieillard est assis dans l’ombre sur un banc.
    Autour de lui la salle est immense et déserte.
    On pourrait voir au loin par la fenêtre ouverte
    Jérusalem rougir sous le soleil tombant.

    L’œil clos, les bras croisés, et sans qu’un poil ne bouge
    De sa barbe touffue ou de ses blancs sourcils.
    Cet homme a l’air d’un mort qui se tiendrait assis,
    ...

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    Nue, et ses beaux cheveux laissant en vagues blondes
    Courir à ses talons des nappes vagabondes,
    Elle dormait, sereine. Aux plis du matelas
    Un sommeil embaumé fermait ses grands yeux las,
    Et ses bras vigoureux, pliés comme des ailes,
    Reposaient mollement sur des flots de dentelles.
    Or, la capricieuse avait, d'un doigt coquet,
    Sur elle et sur le...

  • La femme, l’enfant, la soupe
    En chemin pour le carrier
    Le complimentent qu’il coupe
    Dans l’us de se marier.