• Ouvrez-moi, Sincero, de vos pensers la porte.
    Je désire de voir si l'amour de son trait
    Vous engrave aussi bien dans le coeur mon portrait
    Comme votre beau vers à mes yeux le rapporte.

    Je ne veux pas pourtant que hors de vous il sorte,
    Ni que par la faveur d'un gracieux attrait
    Votre coeur soit jamais d'avec le mien distrait
    Pour brûler d'une...

  • Je ne t'impute point l'amour que je te porte,
    D'un objet tout divin mes sens y sont forcez,
    Je sçay ce que tu vaux, Phyllis, et c'est assez,
    Et je sçay ce que c'est d'un Amant de ma sorte.

    N'apprehende donc point qu'un vain desir m'emporte,
    Ny que je vueille voir mes maux recompensez ;
    Je ne demande rien pour ceux qui sont passez,
    Je ne demande...

  • Ha ! que je porte et de haine et d'envie
    Au médecin qui vient soir et matin
    Sans nul propos tâtonner le tétin,
    Le sein, le ventre et les flancs de m'amie !

    Las ! il n'est pas si soigneux de sa vie
    Comme elle pense, il est méchant et fin :
    Cent fois le jour ne la vient voir, qu'à fin
    De voir son sein qui d'aimer le convie.

    Vous qui avez de sa...

  • Nous n'avons pas les yeux à l'épreuve des belles,
    Ni les mains à celle de l'or :
    Peu de gens gardent un trésor
    Avec des soins assez fidèles.
    Certain Chien, qui portait la pitance au logis,
    S'était fait un collier du dîné de son maître.
    Il était tempérant plus qu'il n'eût voulu l'être
    Quand il voyait un mets exquis :
    Mais enfin il l'était et tous tant que...

  • Oh ! laisse frapper à la porte
    La main qui passe avec ses doigts futiles ;
    Notre heure est si unique, et le reste qu'importe ;
    Le reste avec ses doigt futiles.

    Laisse passer, par le chemin,
    La triste et fatigante joie,
    Avec ses crécelles en main.

    Laisse monter, laisse bruire
    Et s'en aller le rire ;
    Laisse passer la foule et ses...