• Quelquefois, après des ébats polis,
    J'agitai si bien, sur la couche en déroute,
    Le crincrin de la blague et le sistre du doute
    Que les bras t'en tombaient du lit.

    Après ça, tu marchais, tu marchais quand même ;
    Et ces airs, hélas, de doux chien battu,
    C'est à vous dégoûter d'être tendre, vois-tu,
    De taper sur les gens qu'on aime.

  • L'hiver bat la vitre et le toit.
    Il fait bon dans la chambre,
    A part cette sale odeur d'ambre
    Et de plaisir. Mais toi,

    Les roses naissent sur ta face
    Quand tu ris près du feu...
    Ce soir tu me diras adieu,
    Ombre, que l'ombre efface.

  • Ô mer, toi que je sens frémir
    A travers la nuit creuse,
    Comme le sein d'une amoureuse
    Qui ne peut pas dormir ;

    Le vent lourd frappe la falaise...
    Quoi ! si le chant moqueur
    D'une sirène est dans mon coeur -
    Ô coeur, divin malaise.

    Quoi, plus de larmes, ni d'avoir
    Personne qui vous plaigne...
    Tout bas, comme d'un flanc qui...

  • Iris, à son brillant mouchoir,
    De sept feux illumine
    La molle averse qui chemine,
    Harmonieuse à choir.

    Ah, sur les roses de l'été,
    Sois la mouvante robe,
    Molle averse, qui me dérobe
    Leur aride beauté.

    Et vous, dont le rire joyeux
    M'a caché tant d'alarmes,
    Puissé-je voir enfin des larmes
    Monter jusqu'à vos yeux.

  • Nous jetâmes l'ancre, Madame,
    Devant l'île Bourbon
    A l'heure où la nuit sent si bon
    Qu'elle vous troublait l'âme.

    (Ô monts, ô barques balancées
    Sur la lueur des eaux,
    Lointains appels, plaintes d'oiseaux
    Étrangement lancées.)

    ... Au retour, je vous vis descendre
    L'écumeux barachois,
    Dans les bras d'un nègre de choix :
    ...

  • - " Bayonne ! Un pas sous les Arceaux,
    Que faut-il davantage
    Pour y mettre son héritage
    Ou son coeur en morceaux ?

    Où sont-ils, tout remplis d'alarmes,
    Vos yeux dans la noirceur,
    Et votre insupportable soeur,
    Hélas ; et puis vos larmes ? "

    Tel s'enivrait, à son phébus,
    D'un chocolat d'Espagne,
    Chez Guillot, le feutre en campagne,...

  • Me rendras-tu, rivage basque,
    Avec l'heur envolé
    Et tes danses dans l'air salé,
    Deux yeux, clairs sous le masque.

  • Quand l'âge, à me fondre en débris,
    Vous-même aura glacée
    Qui n'avez su de ma pensée
    Me sacrer les abris ;

    Qui, du saut des boucs profanée,
    Pareille sécherez
    A l'herbe dont tous les attraits,
    C'est une matinée ;

    Quand vous direz : " Où est celui
    De qui j'étais aimée ? "
    Embrasserez-vous la fumée
    D'un nom qui passe et luit...

  • C'était sur un chemin crayeux
    Trois châtes de Provence
    Qui s'en allaient d'un pas qui danse
    Le soleil dans les yeux.

    Une enseigne, au bord de la route,
    - Azur et jaune d'oeuf, -
    Annonçait : Vin de Châteauneuf,
    Tonnelles, Casse-croûte.

    Et, tandis que les suit trois fois
    Leur ombre violette,
    Noir pastou, sous la gloriette,
    Toi,...

  • J'ai vu le Diable, l'autre nuit ;
    Et, dessous sa pelure,
    Il n'est pas aisé de conclure
    S'il faut dire : Elle, ou : Lui.

    Sa gorge, - avait l'air sous la faille,
    De trembler de désir :
    Tel, aux mains prés de le saisir,
    Un bel oiseau défaille.

    Telle, à la soif, dans Blidah bleu,
    S'offre la pomme douce ;
    Ou bien l'oronge, sous la...