• Quel silence à présent sur ce morne terrain
    Où la mêlée hier hurlait dans la fumée !
    II ne reste plus rien de cette grande armée,
    Que des affûts brisés et des fragments d’airain.

    La bataille perdue importe au souverain,
    Mais toujours l’amoureux chante à la bien-aimée
    Cette chanson de Mai dont toute âme est charmée ;
    Toujours le soleil luit sur les...

  •  

    Adieu, puisqu’il le faut ; adieu, belle nuit blanche,
    Nuit d’argent, plus sereine et plus douce qu’un jour !
    Ton page noir est là, qui, le poing sur la hanche,
    Tient ton cheval en bride et t’attend dans la cour.

    Aurora, dans le ciel que brunissaient tes voiles,
    Entr’ouvre ses rideaux avec ses doigts rosés ;
    O nuit, sous ton manteau tout parsemé d’...

  • Mes colonnes sont alignées
    Au portique du feuilleton ;
    Elles supportent, résignées,
    Du journal le pesant fronton.

    Jusqu’à lundi je suis mon maître.
    Au diable chefs-d’œuvre mort-nés !
    Pour huit jours je puis me permettre
    De vous fermer la porte au nez.

    Les ficelles des mélodrames
    N’ont plus le droit de se glisser
    Parmi les fils...

  • À la Piazetta, sous l’ombre des portiques,
    Vanutelli nous montre, en leur costume ancien,
    Dames et jeunes gens à l’air patricien
    Causant entre eux d’amour ou d’affaires publiques.

    Hors du cadre, évoqués par des charmes magiques,
    On croit voir des portraits de Giorgione ou Titien
    Qui, sous le velours noir du loup vénitien,
    Ébauchent, comme au bal, des...

  • Mes colonnes sont alignées
    Au portique du feuilleton ;
    Elles supportent résignées
    Du journal le pesant fronton.

    Jusqu'à lundi je suis mon maître.
    Au diable chefs-d'oeuvre mort-nés !
    Pour huit jours je puis me permettre
    De vous fermer la porte au nez.

    Les ficelles des mélodrames
    N'ont plus le droit de se glisser
    Parmi les fils soyeux...