Mais, tandis que la nuit couvre ces murs funèbres,
Des pas entrecoupés rôdent dans les ténèbres.
Qui donc, posant ses pieds muets sur le rocher,
De la tour de la mort ose ainsi s’approcher ?
Pourquoi s’arrête-t-il de distance en distance
Comme pour épier,...

Poet: Lamartine

 
Or, de ce long supplice invisible témoin,
L’ange de Daïdha, Cédar, n’était pas loin ;
Et si ma voix ne peut exprimer ce martyre,
Le tien, esprit d’amour, quels mots pourraient le dire ?
Arraché par ces cris à son ravissement,
Écrasé de stupeur et d’...

Poet: Lamartine

 
Et le vieillard finit en disant : « Gloire à Dieu !
Dieu, seul commencement, seule fin, seul milieu,
Seule explication du ciel et de la terre,
Seule clef de l’esprit pour ouvrir tout mystère ! »
Il étendit la main pour l’invoquer sur nous !
Nous pliâmes,...

Poet: Lamartine

 
Cependant, descendu sur l’horrible tempête.
L’esquif des hautes tours rasait le sombre faîte.
On eût dit à leur foule, à leurs sommets pressés,
En aiguilles, en arcs, en minarets dressés,
Une forêt de pierre où les granits, les marbres,
Auraient germé d’eux-...

Poet: Lamartine

 
A chaque acte infernal de ce lugubre drame,
Le visage des dieux montrait leur joie infâme.
On lisait sur leurs fronts, moites de cruauté,
Que- la douleur humaine était leur volupté,
Et plus ce jeu féroce outrageait la nature,
Plus l’applaudissement égalait...

Poet: Lamartine

 
La nuit, pleine de crime et de flambeaux rougie,
Roulait avec horreur ses astres sur l’orgie.
Les constellations, du haut du firmament,
Regardaient cette scène avec étonnement,
Admirant comment Dieu, dans son profond mystère.
Laissait monter si haut les...

Poet: Lamartine

 
« Vieux Liban ! » s’écria le céleste vieillard
En s’essuyant les yeux que voilait un brouillard,
Pendant que le vaisseau courant â pleines voiles
Faisait glisser nos mâts d’étoiles en étoiles,
Et qu’à l’ombre des caps du Liban sur la mer
L’harmonieuse proue...

Poet: Lamartine

 
Ainsi ces deux époux, seuls, possesseurs d’un monde,
Suivaient jour après jour leur route vagabonde,
Avaient devant leurs pas l’univers tout entier,
Et, sans but que l’amour, s’y traçaient leur sentier.
Ils semblaient seulement dans leur marche pressée
De...

Poet: Lamartine

 
Mais sous ses yeux fermés son cœur ne dormait pas :
Elle eût rêvé Cédar sous la main du trépas.
L’amour qui l’embrasait pour le céleste esclave
Dans ses veines d’enfant roulait des flots de lave.
Sa tempe dans son front ne pouvait s’assoupir,
Sa respiration...

Poet: Lamartine

 

On eût dit que la mort avait fermé le livre ;
Mais sa force à ce coup l’avait laissé survivre ;
Et ce fut, je présume, à peu près vers ce temps
Que je fis sa rencontre à la fin du printemps,
Qu’un premier entretien confondit nos deux âmes,
Et que, du...

Poet: Lamartine