Il faut finir mes jours en l’amour d’Uranie !
L’absence ni le temps ne m’en sauraient guérir,
Et je ne vois plus rien qui me pût secourir,
Ni qui sût rappeler ma liberté bannie.

Dès longtemps je connais sa rigueur infinie !
Mais, pensant aux beautés pour qui je...

La Gueule parle : « L’or, et puis encore l’or,
Toujours l’or, et la viande, et les vins, et la viande,
Et l’or pour les vins fins et la viande, on demande
Un trou sans fond pour l’or toujours et l’or encor ! »

La Panse dit : « À moi la chute du trésor !
...

Quand viendra ce jour là, que ton nom au vrai passe
Par France, dans mes vers ? Combien et quantes fois
S’en empresse mon cœur, s’en démangent mes doigts ?
Souvent dans mes écrits de soi-même il prend place.

Malgré moi je t’écris, malgré moi je t’...

 

DANS cent lettres d’amour, Lisette et la Marquise
Ont mis, pour un jeune homme, autrefois leur aveu.
Vieillard, il les relit, un soir, les jette au feu,
Et garde seulement la plus tendre, l’exquise.

O Poète, tu crois que la gloire est conquise....

 
Je viens de loin : je viens d'un pays où l'artiste,
Lotus ou mimosa, végète lentement,
Où tout gémit et pleure, où tout est sombre et triste,
Où, pour vivre, chacun ploie ou rampe humblement,

Où le peuple abruti sommeille, fataliste,
Pauvre fœtus qu'au...

 

J’ai voulu des jardins pleins de roses fleuries,
J’ai rêvé de l’Éden aux vivantes féeries,
De lacs bleus, d’horizons aux tons de pierreries ;
Mais je ne veux plus rien ; il suffit que tu ries.

Car, roses et muguets, tes lèvres et tes dents
Plus que l’Éden...

Poet: Charles Cros

 

Dans ces cycles, si grands que l’âme s’en effraie,
L’impulsion première en mouvements voulus
S’exerce. Mais plus loin la Loi ne règne plus :
La nébuleuse est, comme au hasard, déchirée.

Le monde contingent où notre âme se fraie
Péniblement la route au...

Poet: Charles Cros

Ô entre tes beautés, que ta constance est belle.
C’est ce cœur assuré, ce courage constant,
C’est parmi tes vertus, ce que l’on prise tant :
Aussi qu’est-il plus beau, qu’une amitié fidèle ?

Or ne charge donc rien de ta sœur infidèle,
De Vézère...

Toi qui oys mes soupirs, ne me sois rigoureux
Si mes larmes à part toutes miennes je verse,
Si mon amour ne suit en sa douleur diverse
Du Florentin transi les regrets langoureux,

Ni de Catulle aussi, le folâtre amoureux,
Qui le cœur de sa dame...

 
    Protectrice de ce qui s’efface et qui fuit,
    Souveraine des bois, des sommets et des rives,
    Toi qui prêtes un songe illusoire aux captives
    Que le malheur inné de leur race poursuit,

    Toi dont le regard froid et mystique traduit
    Le pâle...