Ce jourd'huy du Soleil la chaleur alteree
A jauny le long poil de la belle Ceres :
Ores il se retire ; et nous gaignons le frais,
Ma Marguerite et moy, de la douce seree,

Nous traçons dans les bois quelque voye esgaree :
Amour marche devant, et nous marchons...

Ou soit lors que le jour le beau Soleil nous donne,
Ou soit quand la nuict oste aux choses la couleur,
Je n'ay rien en l'esprit que ta grande valeur,
Et ce souvenir seul jamais ne m'abandonne.

A ce beau souvenir tout entier je me donne,
Et s'il tire avec soy...

Si j'ose comparer le déclin de ma vie
A ton coucher sublime, ô Soleil ! je t'envie.
Ta gloire peut sombrer, le retour en est sûr :
Elle renaît immense avec l'immense azur.
De ton sanglant linceul tout le ciel se colore,
Et le regard funèbre où luit ton dernier feu,...

Vers la plage rosine où le Soleil s'esleve
Loin d'Acre et de Sion le chemin d'un Sabbath,
Vis à vis du Calvaire un autre mont s'esleve
Tousjours vert des honneurs du Minervé combat.

Ces fueilleux arbrisseaux ennemis du debat,
Ce mont qui dans Cedron ses racines...

Cependant le soleil fournissant sa journée
Voit son maître à la croix de tourments foisonné,
Ja prêt à rendre l'âme : il blêmit étonné,
Et volontiers sa course eût ailleurs détourné.

Il se fâche de voir sa tête environnée
D'un brillant diadème, et dit passionné...

Ah les cornes : c'est un colimaçon.
Paresseuse, si vous voulez nous plaire,
Désormais sachez mieux votre leçon,

Nous ne sommes plus ces mauvais garçons
Ivres à jamais de boissons polaires,
Depuis que les flots vivent sans glaçons.

Seize ans : les...

Je t'adore, Soleil ! ô toi dont la lumière,
Pour bénir chaque front et mûrir chaque miel,
Entrant dans chaque fleur et dans chaque chaumière,
Se divise et demeure entière
Ainsi que l'amour maternel !

Je te chante, et tu peux m'accepter pour ton prêtre,
...

Que le soleil est beau quand tout frais il se lève,
Comme une explosion nous lançant son bonjour !
- Bienheureux celui-là qui peut avec amour
Saluer son coucher plus glorieux qu'un rêve !

Je me souviens ! J'ai vu tout, fleur, source, sillon,
Se pâmer sous son oeil...

Le long du vieux faubourg, où pendent aux masures
Les persiennes, abri des secrètes luxures,
Quand le soleil cruel frappe à traits redoublés
Sur la ville et les champs, sur les toits et les blés,
Je vais m'exercer seul à ma fantasque escrime,
Flairant dans tous les coins...

Le Soleil, le foyer de tendresse et de vie,
Verse l'amour brûlant à la terre ravie,
Et, quand on est couché sur la vallée, on sent
Que la terre est nubile et déborde de sang ;
Que son immense sein, soulevé par une âme,
Est d'amour comme Dieu, de chair comme la femme...