Ils marchent, et, plongeant sous le noir firmament,
Leur houle, irrésistible ainsi qu’un élément,
Vers l’Astre deviné par delà les terrasses
Des montagnes, s’étale et meut ses lourdes masses.

C’est une humanité tout entière en chemin
Vers la lumière ardente...

 

Italie, Italie, ô terre où toutes choses
Frissonnent de soleil, hormis tes méchants vins !
Paradis où l’on trouve avec des lauriers-roses
Des sorbets à la neige et des ballets divins !

Terre où le doux langage est rempli de diphthongues !
Voici qu’on pense...

 
Je suis seul dans la prairie
Assis au bord du ruisseau ;
Déjà la feuille flétrie,
Qu’un flot paresseux charrie,
Jaunit l'écume de l’eau.

La respiration douce
Des bois au milieu du jour
Donne une lente secousse
A la vague, au brin de mousse...

 
Toute haleine s’évanouit,
La terre brûle et voudrait boire,
L’ombre est courte, immobile et noire,
Et la grande route éblouit.

Seules les abeilles vibrantes
Élèvent leurs bourdonnements
Qui semblent, enflés par moments,
Des sons de...

 
Le Soleil, ami du serpent
Et couveur de la pourriture,
Est le brasier que la Nature
Tous les jours allume et suspend.

Le malade, clopin-clopant,
Va chercher, quand il s’aventure,
Le Soleil ami du serpent
Et couveur de la pourriture.

L’...

Aux bords retentissants des plages écumeuses
Pleines de longs soupirs mêlés de lourds sanglots,
Sous le déroulement monotone des flots ;
Près des gouffres remplis des falaises brumeuses ;

À l'heure où le soleil, ainsi qu'un roi cruel
Qui veut parer de draps...

Poet: Léon Dierx

 
En passant sur le pont de la Tournelle, un soir,
Je me suis arrêté quelques instants pour voir
Le soleil se coucher derrière Notre-Dame.
Un nuage splendide à l’horizon de flamme,
Tel qu’un oiseau géant qui va prendre l’essor,
D’un bout du ciel à l’autre...

Chancelants & courbés sous le poids des années,
Par l’ouragan d’hiver plantes déracinées,
Ils sont vieux tous les deux. L’un près de l’autre assis
Ils écoutent au loin des chansons & des rondes,
Et regardent sauter des fraîches têtes blondes
Sur les grands...

Le disque glorieux tombant dans les flots roux
Éclabousse d’éclairs le mur de la falaise ;
Il semble que dans l’air apaisé tout se taise,
Et que la mer farouche endorme son courroux.

La vague, avec un son mélancolique et doux,
Se gonfle en frissonnant sous le vent...

 
Le soleil disparaît dans l’ombre du couchant,
Mélancolique adieu d’un jour de notre vie ;
Et ce jour qui s’éteint dans sa calme agonie,
N’est plus qu’une lueur au bord du noir néant.

Et la Terre qui flotte et vogue dans l’espace,
Laisse loin derrière elle...