Le soir tombe, la lune est d'or.
Avant la fin de la journée
Va-t'en gaîment jusqu'au jardin
Cueillir avec tes douces mains
Les quelques fleurs qui n'y sont point encor
Tristement, vers la terre, inclinées.
Que le feuillage soit déjà blême, qu'importe
Je les admire et tu les aimes,
Et leurs corolles sont quand même
Belles, sur les...
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Tous les chemins vont vers la ville.
Du fond des brumes,
Avec tous ses étages en voyage
Jusques au ciel, vers de plus hauts étages,
Comme d'un rêve, elle s'exhume.
Là-bas,
Ce sont des ponts musclés de fer,
Lancés, par bonds, à travers l'air ;
Ce sont des blocs et des colonnes
Que décorent Sphinx et Gorgones ;
Ce sont des tours... -
- Toi qui t'en vas là-bas,
Par toutes les routes de la terre,
Homme tenace et solitaire,
Vers où vas-tu, toi qui t'en vas ?
- J'aime le vent, l'air et l'espace ;
Et je m'en vais sans savoir où,
Avec mon coeur fervent et fou,
Dans l'air qui luit et dans le vent qui passe.
- Le vent est clair dans le soleil,
Le vent est frais sur... -
L'ombre qui sous la lune
Tombait, longue et pâle, des dunes,
Longeait la grève et dentelait la mer.
De loin en loin, apparaissaient des phares
Qui se mouvaient, jaunes et verts,
Avec des gestes sur la mer.
Le vieux chercheur d'épaves rares
Fouille le sable, avec des yeux d'avare,
Et va ; - son ombre
Autour de son pas lent fait de l'... -
Rayures d'eau, longues feuilles couleur de brique,
Par mes plaines d'éternité comme il en tombe !
Et de la pluie et de la pluie - et la réplique
D'un gros vent boursouflé qui gonfle et qui se bombe
Et qui tombe, rayé de pluie en de la pluie.
- Il fait novembre en mon âme -
Feuilles couleur de ma douleur, comme il en tombe !
Par mes plaines d'... -
Et te donner ne suffit plus, tu te prodigues :
L'élan qui t'emporte à nous aimer plus fort, toujours,
Bondit et rebondit, sans cesse et sans fatigue,
Toujours plus haut vers le grand ciel du plein amour.
Un serrement de mains, un regard doux t'enfièvre ;
Et ton coeur m'apparaît si soudainement beau
Que j'ai crainte, parfois, de tes yeux et tes lèvres,... -
Le beau jardin fleuri de flammes
Qui nous semblait le double ou le miroir
Du jardin clair que nous portions dans l'âme
Se cristallise en gel et or, ce soir.
Un grand silence blanc est descendu s'asseoir
Là-bas, aux horizons de marbre,
Vers où s'en vont, par défilé, les arbres
Avec leur ombre immense et bleue
Et régulière, à côté d'eux.
... -
Oh ! la maison perdue, au fond du vieil hiver,
Dans les dunes de Flandre et les vents de la mer.
Une lampe de cuivre éclaire un coin de chambre ;
Et c'est le soir, et c'est la nuit, et c'est novembre.
Dès quatre heures, on a fermé les lourds volets ;
Le mur est quadrillé par l'ombre des filets.
Autour du foyer pauvre et sous le plafond, rôde... -
Les horizons cuivrés des suprêmes automnes
Meurent là-bas, au loin, dans un carnage d'or.
Où sont-ils les héros des ballades teutonnes
Qui cornaient, par les bois, les marches de la Mort ?
Ils passaient par les monts, les rivières, les havres,
Les burgs - et brusquement ils s'écroulaient, vermeils,
Saignant leurs jours, saignant leurs coeurs, puis leurs... -
D'énormes espaliers tendaient des rameaux longs
Où les fruits allumaient leur chair et leur pléthore,
Pareils, dans la verdure, à ces rouges ballons
Qu'on voit flamber les nuits de kermesse sonore.
Pendant vingt ans, malgré l'hiver et ses grêlons,
Malgré les gels du soir, les givres de l'aurore,
Ils s'étaient accrochés aux fentes des moellons,
Pour...