Le coeur blanc tatoué
De sentences lunaires,
Ils ont : " Faut mourir, frères ! "
Pour mot-d'ordre-Évohé.
Quand trépasse une vierge,
Ils suivent son convoi,
Tenant leur cou tout droit
Comme on porte un beau cierge.
Rôle très-fatigant,
D'autant qu'ils n'ont personne
Chez eux, qui les frictionne
D'un conjugal onguent....
-
-
Tout, paysage affligé de tuberculose,
Bâillonné de glaçons au rire des écluses,
Et la bise soufflant de sa pécore emphase
Sur le soleil qui s'agonise
En fichue braise...
Or, maint vent d'arpéger par bémols et par dièzes,
Tantôt en plainte d'un nerf qui se cicatrise,
Soudain en bafouillement fol à court de phrases,
Et puis en sourdines de ruse... -
Comme la nuit est lointainement pleine
De silencieuse infinité claire !
Pas le moindre écho des gens de la terre,
Sous la Lune méditerranéenne !
Voilà le Néant dans sa pâle gangue,
Voilà notre Hostie et sa Sainte-Table,
Le seul bras d'ami par l'Inconnaissable,
Le seul mot solvable en nos folles langues !
Au-delà des cris choisis des époques,... -
Ah ! sans Lune, quelles nuits blanches,
Quels cauchemars pleins de talent !
Vois-je pas là nos cygnes blancs ?
Vient-on pas de tourner la clanche ?
Et c'est vers toi que j'en suis là,
Que ma conscience voit double,
Et que mon coeur pêche en eau trouble,
Ève, Joconde et Dalila !
Ah ! par l'infini circonflexe
De l'ogive où j'ahanne... -
Astre sans coeur et sans reproche,
O Maintenon de vieille roche !
Très-Révérende Supérieure
Du cloître où l'on ne sait plus l'heure,
D'un Port-Royal port de Circée
Où Pascal n'a d'autres Pensées
Que celles du roseau qui jase
Ne sait plus quoi, ivre de vase .....
Oh ! qu'un Philippe de Champaigne,
Mais né pierrot, vienne et te... -
On dit : l'Express
Pour Bénarès !
La Basilique
Des gens cosmiques !....
Allons, chantons
Le Grand Pardon !
Allons, Tityres
Des blancs martyres !
Chantons: Nenni !
A l'Infini,
Hors des clôtures
De la Nature !
(Nous louerons Dieu,
En temps et lieu.)
Oh ! les beaux arbres
En... -
Le ciel pleut sans but, sans que rien l'émeuve,
Il pleut, il pleut, bergère ! sur le fleuve...
Le fleuve a son repos dominical ;
Pas un chaland, en amont, en aval.
Les Vêpres carillonnent sur la ville,
Les berges sont désertes, sans idylles.
Passe un pensionnat (ô pauvres chairs ! )
Plusieurs ont déjà leurs manchons d'hiver
Une... -
Non, non, ma pauvre cornemuse,
Ta complainte est pas si oiseuse ;
Et Tout est bien une méprise,
Et l'on peut la trouver mauvaise ;
Et la Nature est une épouse
Qui nous carambole d'extases,
Et puis, nous occit, peu courtoise,
Dès qu'on se permet une pause.
Eh bien ! qu'elle en prenne à son aise,
Et que tout fonctionne à sa guise !
... -
N'achevez pas la ritournelle,
En prêtant au piano vos ailes,
Ô mad'moiselle du premier.
Ça me rappelle l'Hippodrome,
Où cet air cinglait un pauvre homme
Déguisé en clown printanier.
Sa perruque arborait des roses,
Mais, en son masque de chlorose,
Le trèfle noir manquait de nez !
Il jonglait avec des coeurs rouges
Mais sa valse... -
Ô saisons d'Ossian, ô vent de province,
Je mourrais encor pour peu que t'y tinsses
Mais ce serait de la démence
Oh! je suis blasée
Sur toute rosée
Le toit est crevé, l'averse qui passe
En évier public change ma paillasse,
Il est temps que ça cesse
Les gens d'en bas
Et les voisins se plaignent
Que leur plafond déteigne
...