• Et quoi donc ? la France féconde
    En incomparables guerriers,
    Aura jusqu'aux deux bouts du monde
    Planté des forêts de lauriers,
    Et fait gagner à ses armées
    Des batailles si renommées,
    Afin d'avoir cette douleur
    D'ouïr démentir ses victoires,
    Et nier ce que les histoires
    Ont publié de sa valeur ?

    Tant de fois le Rhin et la Meuse,
    Par...

  • Beauté, mon beau souci, de qui l'âme incertaine
    A, comme l'océan, son flux et son reflux,
    Pensez de vous résoudre à soulager ma peine,
    Ou je me vais résoudre à ne la souffrir plus.

    Vos yeux ont des appas que j'aime et que je prise.
    Et qui peuvent beaucoup dessus ma liberté :
    Mais pour me retenir, s'ils font cas de ma prise,
    Il leur faut de l'amour...

  • Mopse, entre les devins l'Apollon de cet âge
    Avait toujours fait espérer
    Qu'un soleil qui naîtrait sur les rives du Tage,
    En la terre du lis nous viendrait éclairer.

    Cette prédiction semblait une aventure
    Contre le sens et le discours,
    N'étant pas convenable aux règles de nature
    Qu'un soleil se levât où se couchent les jours.

    Anne qui de...

  • Mon roi, s'il est ainsi que des choses futures,
    L'école d'Apollon apprend la vérité,
    Quel ordre merveilleux de belles aventures
    Va combler de lauriers votre postérité !

    Que vos jeunes lions vont amasser de proie,
    Soit qu'aux rives du Tage ils portent leurs combats,
    Soit que de l'Orient mettant l'empire bas
    Ils veuillent rebâtir les murailles de Troie....

  • A la fin tant d'amants dont les âmes blessées
    Languissent nuit et jour,
    Verront sur leur auteur leurs peines renversées,
    Et seront consolés aux dépens de l'Amour.

    Ce public ennemi, cette peste du monde,
    Que l'erreur des humains
    Fait le maître absolu de la terre et de l'onde,
    Se treuve à la merci de nos petites mains.

    Nous le vous amenons...

  • Trois ans déjà passés, théâtre de la guerre,
    J'exerce de deux chefs les funestes combats,
    Et fais émerveiller tous les yeux de la terre,
    De voir que le malheur ne m'ose mettre à bas.

    A la merci du Ciel en ces rives je reste,
    Où je souffre l'hiver froid à l'extrémité,
    Lors que l'été revient, il m'apporte la peste,
    Et le glaive est le moins de ma calamité...

  • Que l'honneur de mon prince est cher aux destinées !
    Que le démon est grand qui lui sert de support !
    Et que visiblement un favorable sort
    Tient ses prospérités l'une à l'autre enchaînées !

    Ses filles sont encor en leurs tendres années :
    Et déjà leurs appas ont un charme si fort,
    Que les rois les plus grands du Ponant et du Nord,
    Brûlent d'impatience...

  • Destins je le connais, vous avez arrêté
    Qu'aux deux fils de mon roi se partage la terre,
    Et qu'après le trépas ce miracle de guerre,
    Soit encor adorable en sa postérité.

    Leur courage aussi grand que leur prospérité,
    Tous les fronts orgueilleux brisera comme verre :
    Et qui de leurs combats attendra le tonnerre,
    Aura le châtiment de sa témérité.
    ...

  • C'est fait, belle Caliste, il n'y faut plus penser :
    Il se faut affranchir des lois de votre empire ;
    Leur rigueur me dégoûte, et fait que je soupire
    Que ce qui s'est passé n'est à recommencer.

    Plus en vous adorant je me pense avancer,
    Plus votre cruauté, qui toujours devient pire,
    Me défend d'arriver au bonheur où j'aspire,
    Comme si vous servir était...

  • Cette Anne si belle,
    Qu'on vante si fort,
    Pourquoi ne vient-elle,
    Vraiment elle a tort ?

    Son LOUIS soupire
    Après ses appas,
    Que veut-elle dire
    De ne venir pas ?

    S'il ne la possède
    Il s'en va mourir,
    Donnons-y remède,
    Allons la querir.

    Assemblons, MARIE,
    Ses yeux à vos yeux,
    Notre bergerie
    N'en vaudra...