• Prison de Versailles, 8 septembre 1871

    Passez, passez, heures, journées !
    Que l’herbe pousse sur les morts !
    Tombez, choses à peine nées ;
    Vaisseaux, éloignez-vous des ports ;
    Passez, passez, ô nuits profondes.
    Emiettez-vous, ô vieux monts ;
    Des cachots, des tombes, des ondes.
    Proscrits ou morts nous reviendrons.

    Nous...

  • Dies irœ, Dies illa
    Solvet scelum in favilla.
    Jamais ne viendra donc la fin ?
    Dorment-ils tous, les meurt-de-faim ?
    Jamais, jamais le dernier jour
    Ne les jettera-t-il à leur tour
    Dans les angoisses de la mort,
    Ces bandits que la rage mord ?

    Toujours, esclaves et bourreaux,
    Pâtiront-ils leurs échafauds ?
    Amis, dans l’ombre entendez-...

  • Si j’allais au noir cimetière,
    Frère, jetez sur votre soeur,
    Comme une espérance dernière,
    De rouges œillets tout en fleurs.

    Dans les derniers temps de l’Empire,
    Lorsque le peuple s’éveillait,
    Rouge œillet, ce fut ton sourire
    Qui nous dit que tout renaissait.

    Aujourd’hui, va fleurir dans l’ombre
    Des noires et tristes prisons.
    Va...

  • Sous la fenêtre au noir grillage,
    Sans cesse on entend couler l’eau.
    On se croirait en un village
    Où doucement chante un ruisseau,
    Ou bien dans les bois, sur la mousse,
    Ouïr la source claire et douce
    Qu’aiment le pâtre et le troupeau.
    Ô source, coule, coule,
    Coule, coule toujours.
    Ainsi roule la houle,
    Ainsi tombent les jours.

    ...
  • Corrida de Muerte

    Les hauts barons blasonnés d'or,
    Les duchesses de similor,
    Les viveuses toutes hagardes,
    Les crevés aux faces blafardes,
    Vont s'égayer. Ah ! oui, vraiment,
    Jacques Bonhomme est bon enfant.

    C'est du sang vermeil qu'ils vont voir.
    Jadis, comme un rouge abattoir,
    Paris ne fut pour eux qu'un drame
    Et ce...