• Kléarista s’en vient par les blés onduleux
    Avec ses noirs sourcils arqués sur ses yeux bleus,
    Son front étroit coupé de fines bandelettes,
    Et, sur son cou flexible et blanc comme le lait,
    Ses tresses où, parmi les roses de Milet,
              ...

  • Sentiers furtifs des bois, sources aux frais rivages,
    Et vous, grottes de pampre où glisse un jour vermeil,
    Platanes, qui voyez, sous vos épais feuillages,
    Les vierges de l’Hybla céder au doux sommeil ;

    Un Dieu ne m’endort plus dans vos calmes...

  • Le long des mers d’azur aux sonores rivages,
    Par les grands bois tout pleins de hurlements pieux,
    Tu passes lentement, Mère antique des Dieux,
              Sur le dos des lions sauvages.
    D’écume furieuse et de sueurs baignés,
    Les Nymphes de l’...

  • C’est une mer, un Lac blême, maculé d’îles
    Sombres, et pullulant de vastes crocodiles
    Qui troublent l’eau sinistre et qui claquent des dents.
    Quand la nuit morne exhale et déroule sa brume,
    Un brusque tourbillon de moustiques stridents
    Sort de la fange chaude et de l’herbe qui fume,
    Et dans l’air alourdi vibre par millions ;
    Tandis que, çà et là,...

  • Par la chaîne d’or des étoiles vives
    La Lampe du ciel pend du sombre azur
    Sur l’immense mer, les monts et les rives.
    Dans la molle paix de l’air tiède et pur.
    Bercée au soupir des houles pensives,
    La Lampe du ciel pend du sombre azur...


  • ...

  • Kallirhoé conçut dans l’ombre, au fond d’un antre,
    A l’époque où les rois Ouranides sont nés,
    Ekhidna, moitié nymphe aux yeux illuminés,
    Moitié reptile énorme écaillé sous le ventre.

    Khrysaor engendra ce monstre horrible et beau,
    Mère de Kerbéros aux cinquante mâchoires,
    Qui, toujours plein de faim, le long des ondes noires,
    Hurle contre les morts qui...

  • Un long silence pend de l’immobile nue.
    La neige, bossuant ses plis amoncelés.
    Linceul rigide, étreint les océans gelés.
    La face de la terre est absolument nue.

    Point de villes, dont l’âge a rompu les étais,
    Qui s’effondrent par blocs confus que mord le lierre.
    Des lieux où tournoyait l’active fourmilière
    Pas un débris qui parle et qui dise : J’étais...

  • Silencieux, les poings aux dents, le dos ployé,
    Enveloppé du noir manteau de ses deux ailes,
    Sur un pic hérissé de neiges éternelles,
    Une nuit, s’arrêta l’antique Foudroyé.

    La terre prolongeait en bas, immense et sombre,
    Les continents battus par la houle des mers ;
    Au-dessus flamboyait le ciel plein d’univers ;
    Mais lui ne regardait que l’abîme de l...

  • Au tintement de l’eau dans les porphyres roux
    Les rosiers de l’Iran mêlent leurs frais murmures,
    Et les ramiers rêveurs leurs roucoulements doux.
    Tandis que l’oiseau grêle et le frêlon jaloux,
    Sifflant et bourdonnant, mordent les figues mûres,
    Les rosiers de l’Iran mêlent leurs frais murmures
    Au tintement de l’eau dans les porphyres roux.

    Sous les...