Des roses et des lys filles et soeurs jumelles,
Qui sous un lait caillé doucement tremblotez,
Joues où l'amour joue en toutes privautés,
Et bâtit aux souris des demeures nouvelles,

Lors que vous rougissez, que vos roses sont belles,
Quand l'épine d'honneur veut...

Zéphyre bien souvent de votre poil se joue,
Pillant sous ce prétexte un baiser amoureux :
Et des ondes qu'il fait flotter sur votre joue,
Un Pactole prend source en l'or de vos cheveux.

Cheveux petites rets, Cupidon vous avoue
De me prendre le coeur : que ce...

Babylone a vanté ses murailles de brique,
Rhode a fait renommer son colosse orgueilleux,
Et l'Égypte a fait cas des sommets sourcilleux
D'une masse de pierre admirable en fabrique.

Éphèse aimait son temple ainsi qu'une relique,
Semiramis avait des jardins...

Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage,
Et la mer est amère, et l'amour est amer,
L'on s'abîme en l'amour aussi bien qu'en la mer,
Car la mer et l'amour ne sont point sans orage.

Celui qui craint les eaux, qu'il demeure au rivage,
Celui qui craint les maux qu...

L'Amour de mes pensers, comme de son pinceau,
Vous peint à mon esprit, si je clos ma paupière
Je vous vois en dormant, si je suis sans lumière,
Pour m'éclairer de nuit vous êtes mon flambeau.

Si je suis sur la terre, ou si je suis sur l'eau,
Vous me suivez sur...

Vous avez menti, ma mémoire,
Je n'en fus jamais possesseur,
Jamais Philis ne m'a fait boire
Ce que l'amour a de douceur.

Ma Philis, vous ai-je baisée ?
Ne m'en faites point souvenir,
Car je commande à ma pensée
De ne m'en pas entretenir.

Ô...

Oreilles, la nature en coquillant qui gire
Vos petits ronds voutés de long et de travers,
Fait en vous un dédale, où bien souvent je perds
Le langage amoureux que pour vous je soupire.

Ô portes de l'esprit, par où le doux Zéphyre
Fait entrer sur son aile et l'...

Mon esprit qui toujours d'un vain espoir s'apaise,
Compare votre sein, dont je suis envieux,
A des jeunes boutons, puis il dit à mes yeux :
Si vous les pouviez voir, ne mourriez-vous point d'aise ?

Ainsi dans mon esprit s'allume une fournaise,
Et son feu se...

L'oeil est dans un château que ceignent les frontières
De ce petit vallon clos de deux boulevards,
Il a pour pont-levis les mouvantes paupières,
Le cil pour garde-corps, les sourcils pour remparts.

Il comprend trois humeurs, l'aqueuse, la vitrée,
Et celle de...

Beaux yeux que j'aime tant, hé quelle est votre essence,
Car l'on vous pense feux à mon embrasement,
Puis l'on vous juge cieux par votre mouvement,
Mais non, vous êtes Dieux selon votre puissance.

Ces yeux n'ont que des feux toujours en influence,
Comme s'ils n...