• De tout mon coeur humblement te salue,
    Pour la grandeur de ta haulte value,
    Royne du ciel, de la terre et la mer,
    Pardonne moy se j'oze au reclamer,
    Ton sainct nom mettre en ma bouche polue,

    Delaissant vie estrange et dissolue,
    Vueil par pensee honneste et resolue
    Te bien servir, et loyaulment aymer
    De tout mon cueur.

    Tu fuz comme...

  • M'aimerez vous bien,
    Dictes, par vostre ame ?
    Mais que je vous aime
    Plus que nulle rien,
    M'aimerez vous bien ?

    Dieu mit tant de bien
    En vous que c'est basme,
    Pour ce je me clame
    Vostre. Mais combien
    M'aimerez vous bien ?

  • Ceulx qui deussent parler sont muts
    Les loyaulx sont pour sots tenus ;
    Je n'en vois nuls
    Qui de bonté tiennent plus compte ;
    Vertus vont jus, pechié haut monte,
    Ce vous est honte,
    Seigneurs grans, moyens et menus.

    Flateurs sont grans gens devenus
    Et a hauts estats parvenus,
    Entretenus,
    Tant qu'il n'est rien qui les surmonte....

  • Mort, j'appelle de ta rigueur,
    Qui m'as ma maîtresse ravie,
    Et n'es pas encore assouvie
    Si tu ne me tiens en langueur :

    Onc puis n'eus force ni vigueur ;
    Mais que te nuisoit-elle en vie,
    Mort ?

    Deux étions et n'avions qu'un coeur ;
    S'il est mort, force est que dévie,
    Voire, ou que je vive sans vie
    Comme les images, par coeur,
    ...

  • Jenin l'Avenu
    Va-t'en aux étuves,
    Et toi la venu,
    Jenin l'Avenu,

    Si te lave nu
    Et te baigne ès cuves.
    Jenin l'Avenu,
    Va-t'en aux estuves.

  • Ci gît et dort en ce solier,
    Qu'amour occit de son raillon,
    Un pauvre petit écolier
    Qui fut nommé François Villon.
    Oncques de terre n'eut sillon.
    Il donna tout, chacun le sait :
    Table, tréteaux, pain, corbillon.
    Pour Dieu, dites-en ce verset :

    Repos éternel donne à cil,
    Sire, et clarté perpétuelle,
    Qui vaillant plat ni écuelle...