Dans la chambre encore fatale
De l’encor fatale maison
Où la raison et la morale
Se tiennent plus que de raison,

Il semble attendre la venue
À quoi, misère, il ne croit pas
De quelque présence connue
Et murmure entre haut et bas :

« Ta voix...

 
Il est tard ; l’astronome aux veilles obstinées,
Sur sa tour, dans le ciel où meurt le dernier bruit,
Cherche des îles d’or, et, le front dans la nuit,
Regarde à l’infini blanchir des matinées ;

Les mondes fuient pareils à des graines vannées ;
L’épais...

 
Oh ! l’insipidité des rendez-vous maussades
Qu’on se donne, en hiver, dans un faubourg lointain,
Aux fins d’après-midi, lorsque entre les façades
De rares coins de ciel sont couleur de l’étain.

La femme qu’on attend dans la boue et la pluie,
On sent bien...

 
Tu m’avais dit : Au soir fidèle
Quand reparaît le bûcheron ;
Quand, penché sur son escabelle,
Au sein de sa famille en rond,
Il partage dans sa misère,
Triste gain de sa peine amère,
Un peu de’ pain à ses enfants,
Qu’au loin l’ambition n’entraîne...

Poet: Petrus Borel

 

À J. Keck.

Ma belle amie est morte,
Et voilà qu’on la porte
En terre, ce matin,
En souliers de satin.

Elle dort toute blanche,
En robe de dimanche,
Dans son cercueil ouvert
Malgré le vent d’hiver.

Creuse, fossoyeur...

Poet: Charles Cros

Il m’attend : je ne sais quelle mélancolie
Au trouble de l’amour se mêle en cet instant :
Mon cœur s’est arrêté sous ma main affaiblie ;
L’heure sonne au hameau ; je l’écoute... et pourtant,
                Il m’attend.

Il m’attend : d’où vient donc que dans ma...

 
Bâti par des mains inconnues,
Un féerique palais, longtemps,
Ouvre au vent frais des avenues
Ses fenêtres à deux battants.

À chaque porte, en grand costume,
Sonnant du cor sur l'escalier,
Un page, selon la coutume,
Vante le seuil hospitalier....

Poet: Léon Dierx

 
Dans ce nid furtif où nous sommes,
Ô ma chère âme, seuls tous deux,
Qu’il est bon d’oublier les hommes,
Si près d’eux !

Pour ralentir l’heure fuyante,
Pour la goûter, il ne faut pas
Une félicité bruyante ;
Parlons bas.

Craignons de la...

Dans ce nid furtif où nous sommes,
Ô ma chère âme, seuls tous deux,
Qu'il est bon d'oublier les hommes,
Si près d'eux !

Pour ralentir l'heure fuyante,
Pour la goûter, il ne faut pas
Une félicité bruyante ;
Parlons bas.

Craignons de la hâter d'...

Emprunte aux oiseaux leur auberge
Au feuillage d'ardoise tendre !
Loin des fatigues, ma cycliste,
Qui t'épanouis sur nos berges,
Future fleur comme Narcisse,

Tu sembles toi-même t'attendre !
Mais pour que nul gêneur ne vienne
Je nomme la Marne...