•     J’ai tout perdu ! mon enfant par la mort,
    Et, dans quel temps ! mon ami par l’absence ;
        Je n’ose dire, hélas ! par l’inconstance :
    Ce doute est le seul bien que m’ait laissé le sort.

        Mais, cet enfant, cet orgueil de mon âme,
    Je ne le devrai plus qu’aux erreurs du sommeil :
        De ses beaux yeux j’ai vu mourir la flamme,
    Fermés par le...

  •  
    La vie s’écoule entre deux rires : l’Espérance et le Regret.

    Heureux l’homme inconnu dont l’âme virginale
    A, dans un pli secret, que la vertu défend,
    Gardé, perle du ciel, la goutte d’eau lustrale
    Qu’un prêtre fit couler sur sa tête d’enfant !

    Mais où donc retrouver ces croyances si chères
    Qui ne devaient jamais s’altérer par le...

  • Le sombre hiver va disparaître ;
    Le printemps sourit à nos voeux ;
    Mais le printemps ne semble naître
    Que pour les coeurs qui sont heureux.

    Le mien, que la douleur accable,
    Voit tous les objets s'obscurcir,
    Et quand la nature est aimable,
    Je perds le pouvoir d'en jouir.

    Je ne vois plus ce que j'adore,
    Je n'ai plus de droit au...

  • Pleurez mes yeux, et vous fondez en eau,
    Toute ma joie est enclose au tombeau.
    Un jeune enfant, ma chère nourriture
    Vient d'être mis dans cette sépulture.
    Qui le croirait ! c'est le petit Rondeau.
    Je fus son père, et sa mère Isabeau.
    Ô vous jadis qui le vîtes si beau,
    Chaste Julie, après cette aventure,
    Pleurez.

    Et toi, Phébus, trace de...

  • Pourquoi ne me rendez-vous pas
    Les doux instants de ma jeunesse ?
    Dieux puissants ! ramenez la course enchanteresse
    De ce temps qui s'enfuit dans la nuit du trépas !
    Mais quelle ambition frivole !
    Ah ! dieux ! si mes désirs pouvaient être entendus,
    Rendez-moi donc aussi le plaisir qui s'envole
    Et les amis que j'ai perdus !

    Campagne d'Arpajon !...

  • Considérant le cours de vie humaine,
    Mon simple état, train tel que et domaine,
    Qu'il n'est besoin le mettre en inventaire,
    N'enregistrer, mais trop mieux de le taire,
    Certain je suis que des biens terriens
    Après la mort n'emporte en terre rien
    Le riche et plain, soit-il gras ou mesgret,
    Fors un linceul. Posé qu'il soit esgret*
    Passer le pas, où...