L'oiseau miraculeux de l'heureuse Arabie
Qui vit sans parangon sous le manteau des cieux,
Quand il a sillonné le grand fleuve oublieux,
Il respire en son corps une seconde vie.

Sur le front d'un rocher d'un bois d'Éthiopie,
Il desseigne son nid, puis élevant ses...

Arbres feuillus, dont la verdeur première
Ombrage l'huis du palais non pareil
Où le destin tient enclos ce bel oeil
Qui me ravit de sa vive lumière,

Las ! plût au fils de la blonde Écumière,
Qu'un jour préfix, dès l'Aube au doigt vermeil,
Jusqu'au coucher...

Pauvre Ixion, pauvre amant misérable,
Infortuné, chétif, audacieux,
Tu fis l'amour à la reine des cieux :
Même dessein m'a rendu ton semblable.

Une déesse, une nymphe adorable,
Goûtant le miel d'un attrait gracieux,
Sans y penser dans le ciel de ses yeux...

Qui me peut réjouir puisque tu gis malade ?
Mon départ n'aurait pas engendré ta langueur ?
Ah ! nenni ! Mais tu feins, pour decevoir mon coeur,
Ressentir les assauts de la Parque maussade !

Tu déguises ton teint de cette couleur fade
Afin de me remplir d'...

Vous le dites m'amour ? Soyez religieuse,
Portant le voile noir, franche d'ambitions,
Que jeûner soit vos jeux, vos ris confessions,
Et vos plus beaux habits une haire envieuse !

Ô la belle nonnain ! hé ! qu'elle est curieuse
De savoir si au cloître on vit sans...

Par l'effort du destin, ma gentille Cyprine
Languissait l'autre jour dans son lit amoureux.
Son beau front bleuissait, et son oeil doucereux
Éteignait peu à peu sa flammèche divine.

Moi, pauvre, contemplant sa bouche coraline,
Me rongeais coup sur coup d'un...

Arbres qui lamentez la cruelle infortune
De ce pauvre garçon, qui trop audacieux,
Dans le tour recourbé du grand plancher des cieux
Osa pousser le char du frère de la Lune,

Plus ne pleurez sa mort, plus grande est ma fortune,
Mais sourcez avec moi un fleuve de vos...

Tout le long de la nuit et lorsqu'à notre jour
Se découvrent les prés et les hautes montagnes,
Seul et déconforté, je vais par les campagnes
Comme un léger démon songeant en mon amour.

Puis gisant dans l'enclos de mon gentil séjour,
Je soupire sans cesse,...

Déjà le ciel prenait sa cape noire,
Le blond Soleil sommeillait sous les eaux,
Quand mon esprit au fort de ses travaux,
Songeant, brûlant, pressait ton corps d'ivoire.

Mais le pauvret, ruiné pour le croire,
Vit tout soudain au lever des chevaux,
Qui du...

Pourquoi de tes dédains sens-je la cruauté,
Dis-moi, fière beauté ?
Cet acte casuel trouble-t-il ta pensée ?
Oui, car mes traîtres yeux ont attisé ce feu,
A cause que j'ai vu
Ton trésor le plus cher, dont tu t'es offensée.

Belle, que n'ai-je vu en ce point...