Sous un souflle apaisé quand rit la mer sereine,
Tout mon cœur s’enhardit, et pour l’humide plaine
La terre est oubliée : ô mer, je viens à toi !
Mais qu’un grand vent s’élève et réveille l’effroi,
Que l’écume du flot blanchisse et fasse rage,
Tout mon amour alors...

Quand il pâlit un soir, et que sa voix tremblante
S’éteignit tout à coup dans un mot commencé ;
Quand ses yeux, soulevant leur paupière brûlante,
Me blessèrent d’un mal dont je le crus blessé ;
Quand ses traits plus touchants, éclairés d’une flamme
            Qui...

— « Sur les bois oubliés quand passe l’hiver sombre,
Tu te plains, ô captif solitaire du seuil,
Que ce sépulcre à deux qui fera notre orgueil
Hélas ! du manque seul des lourds bouquets s’encombre.
  
Sans écouter Minuit qui jeta son vain nombre,
Une veille t’...

Quand le pilot voit le nord luire ès cieux,
La calme mer ronfler sous la carène,
Un doux zéphyr soufrer la voile pleine,
Il vogue, enflant son coeur audacieux.

Le même aussi, quand le ciel pluvieux
Des vents félons meut l'orageuse haleine,
Qui bat les...

Quand je te vis entre un millier de Dames,
L'elite et fleur des nobles, et plus belles,
Ta resplendeur telle estoyt parmy elles,
Quelle est Venus sur les celestes flames.

Amour adonq' se vangea de mille ames
Qui luy avoyent jadis esté rebelles,
Telles...

Un jour, quand de l'yver l'ennuieuse froidure
S'atiedist, faisant place au printems gracieux,
Lorsque tout rit aux champs, et que les prez joyeux
Peingnent de belles fleurs leur riante verdure ;

Près du Clain tortueux, sous une roche obscure,
Un doux somme ferma...

Stances

Quand tu me vois baiser tes bras,
Que tu poses nus sur tes draps,
Bien plus blancs que le linge même,
Quand tu sens ma brûlante main
Se pourmener dessus ton sein,
Tu sens bien, Cloris, que je t'aime.

Comme un dévot devers les cieux,
Mes...

Quand vient le soir,
Des cygnes noirs,
Ou des fées sombres,
Sortent des fleurs, des choses, de nous
Ce sont nos ombres.

Elles avancent ; le jour recule.
Elles vont dans le crépuscule,
D'un mouvement glissant et lent.
Elles s'assemblent, elles s'...

Je disais : " Quand viendra la reine que j'attends,
La grande fiancée aux mains victorieuses,
Je trouverai des paroles mystérieuses,
Des mots couleur de ciel, d'aurore et de printemps.

" Et, comme réveillé d'un sommeil de cent ans
Par le baiser de ses lèvres...

Ballade

Quand j'ois parler d'un prince et de sa cour,
Et qu'on me dit : Fréquentez-y, beau sire,
Lors je réponds : Mon argent est trop court,
J'y dépendrais, sans cause, miel et cire :
Et qui de cour la hantise désire,
Il n'est qu'un fol, et fût-ce...

Poet: Jean Bouchet