En printemps, quand le blond vitrier Ariel
Nettoie à neuf la vitre éclatante du ciel,
Quand aux carrefours noirs qu?éclairent les toilettes
En monceaux odorants croulent les violettes
Et le lilas tremblant, frileux encor d?hier,
Toujours revient en moi le songe absurde...

Ses longs cheveux d?aurore ogivant son front lisse,
La Dame du Printemps, en un songe éternel,
Au bord du lac où sonnent les cors d?Avenel
Mire les fleurs de sa robe de haute lisse.

Parmi l?Avril épars, et les tièdes délices,
Limpide, elle sourit à l?azur fraternel...

Premiers soirs de printemps : tendresse inavouée...
Aux tiédeurs de la brise écharpe dénouée...
Caresse aérienne... encens mystérieux...
Urne qu'une main d'ange incline au bord des cieux...
Oh ! Quel désir ainsi, troublant le fond des âmes,
Met ce pli de langueur à la...

Les désespoirs sont morts, et mortes les douleurs.
L'espérance a tissé la robe de la terre ;
Et ses vieux flancs féconds, travaillés d'un mystère,
Vont s'entr'ouvrir encor d'une extase de fleurs.

Les temps sont arrivés, et l'appel de la femme,
Ce soir, a retenti...