• Lorsque vient le soir de la vie,
    Le printemps attriste le cœur :
    De sa corbeille épanouie
    Il s’exhale un parfum moqueur.
    De toutes ces fleurs qu’il étale,
    Dont l’amour ouvre le pétale,
    Dont les prés éblouissent l’œil,
    Hélas ! il suffit que l’on cueille
    De quoi parfumer d’une feuille
    L’oreiller du lit d’un cercueil.

    Cueillez-moi ce...

  •  
    Claisemés dans la moisson verte,
    Les pavots la vont rougissant
    Comme des piqûres ouvertes
    Au cou d’un animal puissant.

    Le vent qui roule son haleine
    Sur le flot onduleux du blé
    Fait haleter toute la plaine
    Comme un bœuf au soc attelé.

    O vaillante bête, ô nature,
    Sous l’aiguillon qui te torture,
    Voici que le printemps nouveau...