Combien de ports pourtant, et dans ces ports
combien de portes, t'accueillant peut-être.
Combien de fenêtres
d'où l'on voit ta vie et ton effort.
Combien de grains ailés de l'avenir
qui, transportés au gré de la tempête,
un tendre jour de fête
verront leur floraison t'appartenir.
Combien de vies qui toujours se répondent ;
et par l...
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-
Sanglot, sanglot, pur sanglot !
Fenêtre, où nul ne s'appuie !
Inconsolable enclos,
plein de ma pluie !
C'est le trop tard, le trop tôt
qui de tes formes décident :
tu les habilles, rideau,
robe du vide ! -
Cela ne te donne-t-il pas le vertige
de tourner autour de toi sur ta tige
pour te terminer, rose ronde ?
Mais quand ton propre élan t'inonde,
tu t'ignores dans ton bouton.
C'est un monde qui tourne en rond
pour que son calme centre ose
le rond repos de la ronde rose. -
Comme tel qui parle de sa mère
lui ressemble en parlant,
ce pays ardent se désaltère
en se souvenant infiniment.
Tant que les épaules des collines
rentrent sous le geste commençant
de ce pur espace qui les rend
à l'étonnement des origines. -
Lampe du soir, ma calme confidente,
mon coeur n'est point par toi dévoilé ;
(on s'y perdrait peut-être ;) mais sa pente
du côté sud est doucement éclairée.
C'est encore toi, ô lampe d'étudiant,
qui veux que le liseur de temps en temps
s'arrête, étonné, et se dérange
sur son bouquin, te regardant.
(Et ta simplicité supprime un Ange.) -
Là, sous la treille, parmi le feuillage
il nous arrive de le deviner :
son front rustique d'enfant sauvage,
et son antique bouche mutilée...
La grappe devant lui devient pesante
et semble fatiguée de sa lourdeur,
un court moment on frôle l'épouvante
de cet heureux été trompeur.
Et son sourire cru, comme il l'infuse
à tous les... -
Ô faisons tout pour cacher son visage
d'un mouvement hagard et hasardeux,
il faut le reculer au fond des âges
pour adoucir son indomptable feu.
Il vient si près de nous qu'il nous sépare
de l'être bien-aimé dont il se sert ;
il veut qu'on touche ; c'est un dieu barbare
que des panthères frôlent au désert.
Entrant en nous avec son grand... -
Cette lumière peut-elle
tout un monde nous rendre ?
Est-ce plutôt la nouvelle
ombre, tremblante et tendre,
qui nous rattache à lui ?
Elle qui tant nous ressemble
et qui tourne et tremble
autour d'un étrange appui.
Ombres des feuilles frêles,
sur le chemin et le pré,
geste soudain familier
qui nous adopte et nous mêle
à la... -
I
Ô mélodie de la sève
qui dans les instruments
de tous ces arbres s'élève -,
accompagne le chant
de notre voix trop brève.
C'est pendant quelques mesures
seulement que nous suivons
les multiples figures
de ton long abandon,
ô abondante nature.
Quand il faudra nous taire,
d'autres continueront...
Mais à... -
Combien a-t-on fait aux fleurs
d'étranges confidences,
pour que cette fine balance
nous dise le poids de l'ardeur.
Les astres sont tous confus
qu'à nos chagrins on les mêle.
Et du plus fort au plus frêle
nul ne supporte plus
notre humeur variable,
nos révoltes, nos cris -,
sauf l'infatigable table
et le lit (table...