Et voici quelle était la chambre hospitalière
Où l'étranger trouvait bon gîte et réconfort,
Où les fils étaient nés, où l'aïeul était mort,
Où l'on avait tassé ce grand corps dans sa bière.
Aux kermesses, aux jours de foire et de décor,
La ferme y célébrait la fête coutumière,
Et jadis, quand vivait encore la fermière,
Elle y trônait, au centre,...
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Un soir plein de clartés et de nuages d'or,
Du fond des cieux lointains, rayonne au coeur d'un port
Léger de mâts et lourd de monstrueux navires ;
L'ombre est de pourpre autour des aigles de l'Empire
Dont le bronze géant règne sur les maisons.
On écoute bondir, dans leurs beffrois, les cloches ;
D'héroïques drapeaux pendent aux frontons proches,
Et la... -
Viens lentement t'asseoir
Près du parterre dont le soir
Ferme les fleurs de tranquille lumière,
Laisse filtrer la grande nuit en toi :
Nous sommes trop heureux pour que sa mer d'effroi
Trouble notre prière.
Là-haut, le pur cristal des étoiles s'éclaire :
Voici le firmament plus net et translucide
Qu'un étang bleu ou qu'un vitrail d'abside ;... -
Toute la mer va vers la ville !
Son port est surmonté d'un million de croix :
Vergues transversales barrant de grands mâts droits.
Son port est pluvieux et suie à travers brumes,
Où le soleil comme un oeil rouge et colossal larmoie.
Son port est ameuté de steamers noirs qui fument
Et mugissent, au fond du soir, sans qu'on les voie.
Son... -
Dût la guerre mortelle et sacrilège
Broyer notre pays de combats en combats,
Jamais, sous le soleil, une âme n'oubliera
Ceux qui sont morts pour le monde, là-bas
A Liége.
Ainsi qu'une montagne
Qui marcherait et laisserait tomber par chocs
Ses blocs
Sur les villes et les campagnes,
S'avançait la pesante et féroce Allemagne.
... -
A voir la ferme au loin monter avec ses toits,
Monter, avec sa tour et ses meules en dômes
Et ses greniers coiffés de tuiles et de chaumes,
Avec ses pignons blancs coupés par angles droits ;
A voir la ferme au loin monter dans les verdures,
Reluire et s'étaler dans la splendeur des Mais,
Quand l'été la chauffait de ses feux rallumés
Et que les... -
La mer choque ses blocs de flots, contre les rocs
Et les granits du quai, la mer démente,
Tonnante et gémissante, en la tourmente
De ses houles montantes.
Les baraques et les hangars comme arrachés,
Et les grands ponts, noués de fer mais cravachés
De vent ; les ponts, les baraques, les gares
Et les feux étagés des fanaux et des phares
... -
Il est ainsi de pauvres coeurs
Avec, en eux, des lacs de pleurs,
Qui sont pâles, comme les pierres
D'un cimetière.
Il est ainsi de pauvres dos
Plus lourds de peine et de fardeaux
Que les toits des cassines brunes,
Parmi les dunes.
Il est ainsi de pauvres mains,
Comme feuilles sur les chemins,
Comme feuilles jaunes et mortes... -
Le passeur d'eau, les mains aux rames,
A contre flot, depuis longtemps,
Luttait, un roseau vert entre les dents.
Mais celle hélas! Qui le hélait
Au delà des vagues, là-bas,
Toujours plus loin, par au delà des vagues,
Parmi les brumes reculait.
Les fenêtres, avec leurs yeux,
Et le cadran des tours, sur le rivage
Le regardaient... -
... Sois ton bourreau toi-même ;
N'abandonne le soin de te martyriser
A personne, jamais. Donne ton seul baiser
Au désespoir ; déchaîne en toi l'âpre blasphème ;
Force ton âme, éreinte-la contre l'écueil :
Les maux du coeur qu'on exaspère, on les commande ;
La vie, hélas ! ne se corrige ou ne s'amende
Que si la volonté la terrasse d'orgueil.
Sa...