Tout ce qui vit autour de nous,
Sous la douce et fragile lumière,
Herbes frêles, rameaux tendres, roses trémières,
Et l'ombre qui les frôle et le vent qui les noue,
Et les chantants et sautillants oiseaux
Qui follement s'essaiment,
Comme des grappes de joyaux
Dans le soleil,
Tout ce qui vit au beau jardin vermeil,
Ingénument, nous aime ;
Et...
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Il faut admirer tout pour s'exalter soi-même
Et se dresser plus haut que ceux qui ont vécu
De coupable souffrance et de désirs vaincus :
L'âpre réalité formidable et suprême
Distille une assez rouge et tonique liqueur
Pour s'en griser la tête et s'en brûler le coeur.
Oh clair et pur froment d'où l'on chasse l'ivraie !
Flamme nette, choisie entre... -
On m'affirmait :
" Partout où les cités de vapeurs s'enveloppent,
Où l'homme dans l'effort s'exalte et se complaît,
Bat le coeur fraternel d'une plus haute Europe.
De la Sambre à la Ruhr, de la Ruhr à l'Oural,
Et d'Allemagne en France et de France en Espagne
L'ample entente disperse un grand souffle auroral
Qui va de ville en plaine et de plaine en... -
Tout seul,
Que le berce l'été, que l'agite l'hiver,
Que son tronc soit givré ou son branchage vert,
Toujours, au long des jours de tendresse ou de haine,
Il impose sa vie énorme et souveraine
Aux plaines.
Il voit les mêmes champs depuis cent et cent ans
Et les mêmes labours et les mêmes semailles ;
Les yeux aujourd'hui morts, les yeux
... -
Dans la cave très basse et très étroite, auprès
Du soupirail prenant le jour au Nord, les jarres
Laissaient se refroidir le lait en blanches mares
Dans les rouges rondeurs de leur ventre de grès.
Ou eût dit, à les voir dormir dans un coin sombre,
D'énormes nénuphars s'ouvrant par les flots lents,
Ou des mets protégés par des couvercles blancs
Qu'... -
I
Des buissons lumineux fusaient comme des gerbes ;
Mille insectes, tels des prismes, vibraient dans l'air ;
Le vent jouait avec l'ombre des lilas clairs,
Sur le tissu des eaux et les nappes de l'herbe.
Un lion se couchait sous des branches en fleurs ;
Le daim flexible errait là-bas, près des panthères ;
Et les paons déployaient des faisceaux de... -
Vénus,
La joie est morte au jardin de ton corps
Et les grands lys des bras et les glaïeuls des lèvres
Et les grappes de gloire et d'or,
Sur l'espalier mouvant que fut ton corps,
ont morts.
Les cormorans des temps d'octobre ont laissé choir
Plume à plume, leur deuil, au jardin de tes charmes ;
Mélancoliques, les soirs
Ont laissé... -
En tes rêves, en tes pensées,
En ta main souple, en ton bras fort,
En chaque élan tenace où s'exerce ton corps
La chance active est ramassée.
Dis, la sens-tu, prête à bondir
Jusques au bout de ton désir ?
La sens-tu qui t'attend, et te guette et s'entête
A éprouver quand même, et toujours, et encor
Pour ton courage et pour ton réconfort... -
Après avoir lavé les puissants mufles roux
De ses vaches, curé l'égout et la litière,
Troussé son jupon lâche à hauteur des genoux,
Ouvert, au jour levant, une porte à chatière,
Kato, la grasse enfant, la pataude, s'assied,
Un grand mouchoir usé lui recouvrant la nuque,
Sur le vieil escabeau qui ne tient que d'un pied,
Dans l'ombre dense, où luit... -
Les guirlandes du vent joli
Tournent, gaîment, autour des Mâts ;
Au long du quai dorment, par tas,
Les avirons clairs et polis.
Et les cloches sonnent aux tours d'Ostende.
Aux carrefours, aux fenêtres, sur les trottoirs,
Ceux des dunes, des champs, des bourgs, des landes,
Tous sont accourus voir
Saintes et saints de la légende
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