Ô saisons d'Ossian, ô vent de province,
Je mourrais encor pour peu que t'y tinsses
Mais ce serait de la démence
Oh! je suis blasée
Sur toute rosée
Le toit est crevé, l'averse qui passe
En évier public change ma paillasse,
Il est temps que ça cesse
Les gens d'en bas
Et les voisins se plaignent
Que leur plafond déteigne
...
-
-
J'entends battre mon Sacré-Coeur
Dans le crépuscule de l'heure,
Comme il est méconnu, sans soeur,
Et sans destin, et sans demeure !
J'entends battre ma jeune chair
Équivoquant par mes artères,
Entre les Édens de mes vers
Et la province de mes pères.
Et j'entends la flûte de Pan
Qui chante : " bats, bats la campagne !
" Meurs... -
Vers les libellules
D'un crêpe si blanc des baisers
Qui frémissent de se poser,
Venus de si loin, sur leurs bouts cicatrisés,
Ces seins, déjà fondants, ondulent
D'un air somnambule...
Et cet air enlise
Dans le défoncé des divans
Rembourrés d'eiders dissolvants
Le Cygne du Saint-Graal, qui rame en avant !
Mais plus pâle qu'une banquise... -
O Lune, coule dans mes veines
Et que je me soutienne à peine,
Et croie t'aplatir sur mon c?ur !
Mais, elle est pâle à faire peur !
Et montre par son teint, sa mise,
Combien elle en a vu de grises !
Et ramène, se sentant mal,
Son cachemire sidéral,
Errante Delos, nécropole,
Je veux que tu fasses école ;
Je te... -
Vous ne m'aimeriez pas, voyons,
Vous ne m'aimeriez pas plus,
Pas plus, entre nous,
Qu'une fraternelle Occasion ?...
- Ah ! elle ne m'aime pas !
Ah ! elle ne ferait pas le premier pas
Pour que nous tombions ensemble à genoux !
Si elle avait rencontré seulement
A, B, C ou D, au lieu de Moi,
Elle les eût aimés uniquement !
Je... -
Au Bois
Quel couchant douloureux nous avons eu ce soir !
Dans les arbres pleurait un vent de désespoir, Abattant du bois mort dans les feuilles rouillées. À travers le lacis des branches dépouillées
Dont l'eau-forte sabrait le ciel bleu-clair et froid, Solitaire et navrant, descendait l'astre-roi. Ô Soleil ! l'autre été, magnifique en ta gloire,
Tu sombrais,... -
Ô paria ! - Et revoici les sympathies de mai.
Mais tu ne peux que te répéter, ô honte !
Et tu te gonfles et ne crèves jamais.
Et tu sais fort bien, ô paria,
Que ce n'est pas du tout ça.
Oh ! que
Devinant l'instant le plus seul de la nature,
Ma mélodie, toute et unique, monte,
Dans le soir et redouble, et fasse tout ce qu'elle peut
Et... -
Je me souviens, - dis, rêvé ce bal blanc ?
Une, en robe rose et les joues en feu,
M'a tout ce soir-là dévoré des yeux,
Des yeux impérieux et puis dolents,
(Je vous demande un peu !)
Car vrai, fort peu sur moi d'un en vedette,
Ah ! pas plus ce soir-là d'ailleurs que d'autres,
Peut-être un peu mon natif air d'apôtre,
Empêcheur de danser en rond... -
Lune bénie
Des insomnies,
Blanc médaillon
Des Endymions,
Astre fossile
Que tout exile,
Jaloux tombeau
De Salammbô,
Embarcadère
Des grands Mystères,
Madone et miss
Diane-Artémis,
Sainte Vigie
De nos orgies
Jettatura
Des baccarats,
Dame très-lasse
De nos terrasses... -
C'est qu'elles m'ont l'air bien folles, ce soir,
Les cloches du couvent des carmélites !
Et je me demande au nom de quels rites....
Allons, montons voir.
Oh ! parmi les poussiéreuses poutrelles,
Ce sont de jeunes chauves-souris
Folles d'essayer enfin hors du nid
Leurs vieillottes ailes !
- Elles s'en iront désormais aux soirs,
Chasser...