• A la fin tant d'amants dont les âmes blessées
    Languissent nuit et jour,
    Verront sur leur auteur leurs peines renversées,
    Et seront consolés aux dépens de l'Amour.

    Ce public ennemi, cette peste du monde,
    Que l'erreur des humains
    Fait le maître absolu de la terre et de l'onde,
    Se treuve à la merci de nos petites mains.

    Nous le vous amenons...

  • Que me fuis-tu ? Mille Nymphes me cherchent
    Les Muses m'ont apporté leurs presens,
    J'ay de Venus les verds myrtes plaisans,
    J'ay de Phebus les lauriers qui ne sechent.

    Cruelle, au moins si tels biens ne t'allechent,
    Si mon amour, si mes soucis pesans,
    Pren, pren pitié de ces miens jeunes ans,
    Qui comme l'herbe au soleil se dessechent.
    ...

  • Ne pense pas, Bouju, que les nymphes latines
    Pour couvrir leur traïson d'une humble privauté,
    Ni pour masquer leur teint d'une fausse beauté,
    Me fassent oublier nos nymphes angevines.

    L'angevine douceur, les paroles divines,
    L'habit qui ne tient rien de l'impudicité,
    La grâce, la jeunesse et la simplicité
    Me dégoûtent, Bouju, de ces vieilles...