• Ivre du vin des chants ainsi qu’une Bacchante,
    Elle a loué la terre et les Dieux tour à tour,
    La femme aux yeux d’amant, Corinne triomphante.

    Sa voix a déchaîné les angoisses d’amour :
    Les flammes du soleil ont brûlé dans ses veines.

    Elle...

  • Éloignez de mes yeux les flamboiements barbares
    Du Rouge, cri de sang que jettent les fanfares.

    Éteignez la splendeur du Jaune, cri de l’or,
    Où le soleil persiste et ressurgit encor.

    Écartez le sourire invincible du Rose,
    Qui jaillit de...

  • Contemple les couleurs des ténèbres. Tes yeux
    Sauront, comme les miens, interpréter les cieux.

    J’ai vu le violet des nuits graves et douces,
    Le vert des nuits de paix, la flamme des nuits rousses.

    J’ai vu s’épanouir, rose comme une fleur,...

  •  
    Lasse comme les flot, lasse comme les voiles,
    J’entre dans le doux port plein d’embruns et d’étoiles.

    Depuis des temps j’ai vu les plus divins climats
    Et je dors en ce havre où sommeillent des mâts.

    Mon esprit s’est tourné vers des rêves plus sages,
    Je désapprends enfin l’ardeur des longs voyages.

    Tant de rires dorés viennent vous décevoir
    ...

  •  
        Dans l’air la merveilleuse odeur de violettes,
        Nos doigts entrelacés et nos lèvres muettes.

        Les rosiers roux ont la couleur de tes cheveux
        Et nos cœurs sont pareils… Je veux ce que tu veux.

        Tout le jardin autour de nous, ma bien-aimée,
        Et la brise embaumant ta face parfumée.

        Nulle n’a la splendeur de tes cheveux...

  •  
        Un verger de Mytilène, vers la fin d’un après-midi d’été.
        Les vignes, chargées de grappes, se déroulent jusqu’à la
        mer. Le soleil brûle.

        Au lever du rideau, Eranna tire quelques sons du paktis,
        mais ses mains retombent. Epuisée par la chaleur, elle parle
        d’une voix faible.

        ...

  • De leurs pieds fleuris les femmes de la Crète
    Pressent le duvet de l’herbe du printemps :
    Je les vois livrer à la brise inquiète
    Leurs cheveux flottants.

    Leur...

  •  

                    À Paule Riversdale,
                    En souvenir d’une épigraphe de « l’Etre Double ».

    Sweet for a little even to fear, and sweet,
    O love, to lay sown fear at love’s fair feet,
    Shall not some fiery memory of his breath
    Lie sweet on lips that touch the lips of death ?
    Yet leave me not ; yet, if thou wilt, be free...

  •  
        Dans un silence obscur, j’apprends la patience,
        Moi dont l’orgueil fut grand, même dans le silence…

        Car mon plus grand péché fut celui de l’orgueil
        Et de cela je garde en moi l’immense deuil…

        Malgré tous mes efforts la défaite est certaine…
        Et ta grande douceur, ô mon Amie ! est vaine !

        Puisqu’elle n’a point su m’...

  •  
    La lampe des longs soirs projette un rayon d’ambre
    Sur les cadres dont elle estompe les vieux ors.
    L’heure de mon départ a sonné dans la chambre…
    La nuit est noire et je ne vois rien au-dehors.

    Je ne reconnais plus le visage des choses
    Qui furent les témoins des jours bons et mauvais…
    Voici que meurt l’odeur familière des roses…
    La nuit est...