Je ne sais pourquoi
                        Mon esprit amer
D’une aile inquiète et folle vole sur la mer,
                        Tout ce qui m’est cher,
                        D’une aile d’effroi
Mon amour le couve au ras des flots....

 
Je suis haï. Pourquoi ? Parce que je défends
Les faibles, les vaincus, les petits, les enfants.
Je suis calomnié. Pourquoi ? Parce que j’aime
Les bouches sans venin, les cœurs sans stratagème.
Le bonze aux yeux baissés m’abhorre avec ferveur,
Mais qu’est-ce...

Poet: Victor Hugo

 
« Oh ! pourquoi voyager ? » as-tu dit. C’est que l’âme
Se prend de longs ennuis et partout et toujours ;
C’est qu’il est un désir, ardent comme une flamme,
Qui, nos amours éteints, survit à nos amours !
C’est qu’on est...

 
Tiens ! il a passé tout à l’heure
L’œil farouche, le front baissé
Il n’a point souri, et je pleure...
Ah ! pourquoi donc a-t-il passé ?

Il m’en veut, il est en colère :
Son cœur pour moi s’est-il glacé ?
Je n’ai rien fait pour lui déplaire
Ah !...

Poet: Iulia Hasdeu

Pour la première fois, quittant votre air morose,
Vous m’avez, hier soir, donné le bras. Tandis
Que j’allais près de vous ainsi, comme jadis,
J’ai senti contre moi palpiter quelque chose.

Mon visage soudain est devenu tout rose ;
Vous m’avez demandé ce que j’avais...

 
Un jour un prince allemand
Fit abattre un bois de chênes
Qui couvrait, sombre et dormant,
Quelques collines prochaines.

Et des arbres qu’abattit
L’ingrate et sourde cognée,
On dit qu’alors il sortit
Comme une voix éloignée :

Prends garde...

Pourquoi les bœufs traînent-ils les vieux chars pesants ?
Cela fait pitié de voir leur gros front bombé,
leurs yeux qui ont l’air de souffrance de tomber.
Ils font gagner le pain aux pauvres paysans.

S’ils ne peuvent plus marcher, les vétérinaires
les brûlent avec...

 
La fourmi demanda quelque soir à la rose ;
« Pourquoi faut-il mourir ? » La belle fleur frémit :
« Je ne le sais, fourmi, lui dit-elle et je n’ose
Songer à cet instant où tout sombre et finit.

Va demander au chêne ; il te dira peut-être
Pourquoi, s’il faut...

 
Nos yeux se sont ouverts dans une aube d’alarmes ;
Les pas de la déroute et les lourds soubresauts
Des fourgons étrangers secouaient nos berceaux,
Les places s’emplissaient de prisonniers sans armes...

Ce fut un été rouge, et puis ce fut l’hiver,
Cet hiver...

Pourquoi gémis-tu sans cesse,
O mon âme ? réponds-moi !
D'où vient ce poids de tristesse
Qui pèse aujourd'hui sur toi ?
Au tombeau qui nous dévore,
Pleurant, tu n'as pas encore
Conduit tes derniers amis !
L'astre serein de ta vie
S'élève encore; et l'envie...