• Du Dieu qui nous créa la clémence infinie,
    Pour adoucir les maux de cette courte vie,
    À placé parmi nous deux êtres bienfaisants,
    De la terre à jamais aimables habitants,
    Soutiens dans les travaux, trésors dans l'indigence :
    L'un est le doux Sommeil, et l'autre est l'Espérance.
    L'un, quand l'homme accablé sent de son faible corps
    Les organes vaincus...

  • Des états dans Paris la confuse assemblée
    Avait perdu l'orgueil dont elle était enflée.
    Au seul nom de Henri, les ligueurs, pleins d'effroi,
    Semblaient tous oublier qu'ils voulaient faire un roi.
    Rien ne pouvait fixer leur fureur incertaine ;
    Et, n'osant dégrader ni couronner Mayenne,
    Ils avaient confirmé, par leurs décrets honteux,
    Le pouvoir et le...

  • Sur les bords fortunés de l'antique Idalie,
    Lieux où finit l'Europe et commence l'Asie,
    S'élève un vieux palais respecté par les temps :
    La Nature en posa les premiers fondements ;
    Et l'art, ornant depuis sa simple architecture,
    Par ses travaux hardis surpassa la nature.
    Là, tous les champs voisins, peuplés de myrtes verts,
    N'ont jamais ressenti l'...

  •  
         Regrettera qui veut le bon vieux temps,
    Et l’âge d’or, et le règne d’Astrée,
    Et les beaux jours de Saturne et de Rhée,
    Et le jardin de nos premiers parents ;
    Moi, je rends grâce à la nature sage
    Qui, pour mon bien, m’a fait naître en cet âge
    Tant décrié par nos tristes frondeurs :
    Ce temps profane est tout fait pour mes mœurs.
    J’aime...

  •  
       O malheureux mortels ! ô terre déplorable !
    O de tous les mortels assemblage effroyable !
    D’inutiles douleurs, éternel entretien !
    Philosophes trompés qui criez : « Tout est bien » ;
    Accourez, contemplez ces ruines affreuses,
    Ces débris, ces lambeaux, ces cendres malheureuses,
    Ces femmes, ces enfants l’un sur l’autre entassés,
    Sous ces...

  • Tu veux donc, belle Uranie,
    Qu'érigé par ton ordre en Lucrèce nouveau,
    Devant toi, d'une main hardie,
    Aux superstitions j'arrache le bandeau;
    Que j'expose à tes yeux le dangereux tableau
    Des mensonges sacrés dont la terre est remplie,
    Et que ma philosophie
    T'apprenne à mépriser les horreurs du tombeau
    Et les terreurs de l'autre vie.
    Ne...

  • <2>

    La dernière est une des plus jolies qu'on ait faites : c'est Laïs sur le retour, consacrant son miroir dans le temple de Vénus, avec ces vers :

    Je le donne à Vénus, puisqu'elle est toujours belle :
    Il redouble trop mes ennuis.
    Je ne saurais me voir en ce miroir fidèle,
    Ni telle que j'étais, ni telle que je suis.

    <1764>