• LE TÉMÉRAIRE

    I

    L’âme du Téméraire était une forêt

    Pleine d’arbres géants et de fourrés secrets
    Où se croisaient de grands chemins tracés...

  • Les nuits, les jours,

    Toujours,
    Avec des gestes lents, avec de lentes gloses,
    Autour des foyers clairs ou des âtres moroses,
    Invariablement,

    Tous ils en causent.

    Le temps,

    Le temps trompeur est, à leurs yeux,
    Celui qui guide et tient la main de Dieu...

  • La lune, avec son œil vide et glacé, regarde
    L’hiver régner immense et blanc sur le sol dur ;
    La nuit est d’un total et translucide azur ;
    Le vent, comme un couteau, soudain, passe et poignarde.

    Aux horizons, là-bas, les longs chemins du gel
    Semblent, toujours plus loin, trouer les étendues,
    Et les étoiles d’or jusqu’au Zénith pendues
    Parmi l’éther,...

  • Sur un échafaud noir, tu porteras ta tête
    Et sonneront les tours et luiront les couteaux
    Et tes muscles crîront et ce sera la fête,
    La fête et la splendeur du sang et des métaux.

    Et les pourpres soleils et les soirs sulfuriques,
    Les soirs et les soleils, escarbouclés de feux,
    Verront le châtiment de tes crimes lyriques
    Et s’ils savent mourir ton front...

  •  
    Avec des flûtes dans leurs mains,
    Se sont perdus par mes chemins...

  • Ô peuple de héros par la mort transformés,
    Depuis que vous voilà disparus sous la terre,
    Dans l’innombrable deuil et dans la nuit austère
    Vous êtes la clarté de l’ombre où vous dormez.

    Des grèves de la Flandre aux confins de l’Istrie,
    Où que le sol renferme et blanchisse vos os,
    Une Europe tout autre éclôt de vos tombeaux
    Et rassemble les fleurs des...

  • Rocs de désespoir immensément tordus
    Vers le ciel lourd, voici les consolants hivers
    Et la fraîche blancheur et les brouillards pendus
    Aux bras, pitié ! pitié ! de vos mélèzes verts ;

    Voici le grand silence et la neige du soir.

    Voix de granit, combats d’ombre, fiertés de pierre,
    Vieux tonnerres figés des époques occultes,
    Que le soleil irrite et mord...

  • Sur un chemin compact, de pierraille et de cendre,
    A travers bois, taillis, fleuves, moissons et prés,
    Sous les pâles matins ou les couchants pourprés,
    Les trains quotidiens font le tour de la Flandre.

    Jadis, on les voyait rouler presque avec crainte :
    Les bœufs fuyaient là-bas ; les pigeons familiers
    Désertaient les recoins de leurs blancs colombiers....

  •  
    Sur un chemin compact, de pierraille et de cendre,
    À travers bois, taillis, fleuves, moissons et prés,
    Sous les pâles matins ou les couchants pourprés,
    Les trains quotidiens font le tour de la Flandre.

    Ils vont, fumée au vent, sur leurs deux rails déserts,
    Et chaque gare au loin leur semble être un refuge ;
    Ils ont visité Lierre, Anvers, Termonde et...

  • LES TROIS PUCELLES DE BRUXELLES

    Légende de la bonne humeur
    brabançonne.            


     

    À bourdons...