Quand je suis au bord de la mer
Afin de rester toujours jeune
Comme Aphrodite je déjeune
De soleil et de lune dîne
je me sens devenir ondine
Qui joyeuse où l'onde est amère
Ne souhaite pour son sommeil
Pas d'autre oreiller que les vagues
Si sur le sable le soleil
Luit, comme perdue une barque
Plus n'ai besoin de vos attraits...
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Les seins du marbre, mes fruits lourds
Arrondis par le lourd soleil,
S'ils rougissent, tout est perdu,
Je les nomme pommes d'amour.
C'est, entier, un verger marin,
À elle seule que Vénus ;
Verger par lui-même trahi !
Car Vénus, pendant son sommeil,
Nous livre ses secrets, ses fruits.
(Installé le moineau, corail
Sur ta... -
Au-dessous de zéro
Les visages sont muets
Tant mieux tu ne saurais plus dire Au revoir
La Belle saison est ailleurs On s'y fait
Et depuis que nous avons les jeux de hasard
Il a fallu mettre une rallonge à la table
En dépit du bon sens,
Ce jour fut le plus court de l'année
Divers prénoms
Un autre bien plus joli
En... -
Au regard frivoles les nues
Se refusent selon la nuit
Vers l'aurore sans plus de bruit
Dormez chère étoile ingénue
Sous les arbres de l'avenue
Les amours ne sont plus gratuits
Au regard frivoles les nues
Se refusent selon la nuit
Deux étoiles à demi nues
Semblables soeurs nées à minuit
Chacune son tour nous conduit
À... -
Ah les cornes : c'est un colimaçon.
Paresseuse, si vous voulez nous plaire,
Désormais sachez mieux votre leçon,
Nous ne sommes plus ces mauvais garçons
Ivres à jamais de boissons polaires,
Depuis que les flots vivent sans glaçons.
Seize ans : les glaces sont à la framboise.
Je ne viderai pas votre panier
Avant la mort de cette aube... -
Un cygne mort ne se remarque
Parmi l'écume au bord du lac.
Léda te voilà bien vengée,
Pense qu'un cygne au tien pareil
D'une aïeule charmant l'oreille
Au premier chant fut égorgé.
Son duvet emplit l'édredon
Sous lequel Léda délaissée
Informe de son abandon
Le passant qui déjà le sait.
Passez, couleurs, puisque tout... -
À ma place
Le lecteur et sa gracieuse compagne
Aux abeilles feraient la chasse
Mon amour Le pot de miel est à moitié vide
Un ciel à peine aussi tranquille
Que le ciel de notre lit
Jeune mariée Violette
Qui souriez sous la voilette
Sans retard réclamez la terre ferme -
À Georges Auric
Marronniers, ainsi que l'yeuse
Quels arbres, ombrelles rieuses,
Ne se déploieraient pour fêter
Le retour du prodigue été !
L'un nous ogre un feu d'artifice
De plumes et de fleurs : orgie
Digne de Noël, tes bougies
Roses, d'autres fêtes complices,
L'encombrant cadeau, marronnier,
Pour ne point des neuves... -
Bouquet de flammes (que délie
Des faveurs l'innocent larcin)
Où se noyer en compagnie
Des colombes de la Saint Jean.
De l'eau qui ne peut en son lit
Obtenir la tranquillité,
Et des feux oisifs qui s'ennuient
Loin des lieux par Vénus hantés,
Roucoulent les vagues, singeant
Dans leur adorable colère
Un sein qui se gonfle de... -
Cette rose qui meurt dans un vase d'argile
Attriste mon regard,
Elle paraît souffrir et son fardeau fragile
Sera bientôt épars.
Les pétales tombés dessinent sur la table
Une couronne d'or,
Et pourtant un parfum subtil et palpable
Vient me troubler encor.
J'admire avec ferveur tous les êtres qui donnent
Ce qu'ils ont de plus beau...