• Et je me console avec la
    Bonne fortune
    De l'alme Lune.
    Ô Lune, Ave Paris stella !

    Tu sais si la femme est cramponne ;
    Eh bien, déteins,
    Glace sans tain,
    Sur mon ?il ! qu'il soit tout atone,

    Qu'il déclare : ô folles d'essais,
    Je vous invite
    A prendre vite,
    Car c'est à prendre et à laisser.

  • Si mon Air vous dit quelque chose,
    Vous auriez tort de vous gêner ;
    Je ne la fais pas à la pose ;
    Je suis La Femme, on me connaît.

    Bandeaux plats ou crinière folle,
    Dites ? quel Front vous rendrait fou ?
    J'ai l'art de toutes les écoles,
    J'ai des âmes pour tous les goûts.

    Cueillez la fleur de mes visages,
    Buvez ma bouche et non ma voix,...

  • C'est l'existence des passants...
    Oh ! tant d'histoires personnelles !...
    Qu'amèrement intéressant
    De se navrer de leur kyrielle !

    Ils s'en vont flairés d'obscurs chiens,
    Ou portent des paquets, ou flânent...
    Ah ! sont-ils assez quotidiens,
    Tueurs de temps et monomanes,

    Et lorgneurs d'or comme de strass
    Aux quotidiennes devantures ! ......

  • Octobre m'a toujours fiché dans la détresse ;
    Les Usines, cent goulots fumant vers les ciels....
    Les poulardes s'engraissent
    Pour Noël.

    Oh ! qu'alors, tout bramant vers d'albes atavismes,
    Je fonds mille Icebergs vers les septentrions
    D'effarants mysticismes
    Des Sions !....

    Car les seins distingués se font toujours plus rares ;
    Le...

  • Passants, m'induisez point en beautés d'aventure,
    Mon Destin n'en saurait avoir cure ;
    Je ne peux plus m'occuper que des Jeunes Filles,
    Avec ou sans parfum de famille.

    Pas non plus mon chez moi, ces précaires liaisons,
    Où l'on s'aime en comptant par saisons ;
    L'Amour dit légitime est seul solvable ! car
    Il est sûr de demain, dans son art.

    ...

  • Droite en selle
    A passé
    Mad'moiselle
    Aïssé !

    Petit c?ur si joli !
    Corps banal mais alacre !
    Un colis
    Dans un fiacre.

    Ah ! les flancs
    Tout brûlants
    De fringales
    Séminales,

    Elle écoute
    Par les routes
    Si le cor
    D'un Mondor

    Ne s'exhale
    Pas encor !
    - Oh! raffale
    - Moi le corps...

  • Elle fuyait par l'avenue,
    Je la suivais illuminé,
    Ses yeux disaient : " J'ai deviné
    Hélas! que tu m'as reconnue ! "

    Je la suivis illuminé !
    Yeux désolés, bouche ingénue,
    Pourquoi l'avais-je reconnue,
    Elle, loyal rêve mort-né ?

    Yeux trop mûrs, mais bouche ingénue ;
    Oeillet blanc, d'azur trop veiné ;
    Oh ! oui, rien qu'un rêve...

  • J'aurai passé ma vie à faillir m'embarquer
    Dans de bien funestes histoires,
    Pour l'amour de mon coeur de Gloire !....
    - Oh ! qu'ils sont chers les trains manqués
    Où j'ai passé ma vie à faillir m'embarquer !....

    Mon coeur est vieux d'un tas de lettres déchirées,
    Ô Répertoire en un cercueil
    Dont la Poste porte le deuil !....
    - Oh ! ces veilles...

  • Eh oui que l'on en sait de simples,
    Aux matins des villégiatures,
    Foulant les prés ! et dont la guimpe
    A bien quelque âme pour doublure....

    Mais, chair de pêche, âme en rougeurs !
    Chair de victime aux Pubertés,
    Ames prêtes, d'un voyageur
    Qui passe, prêtes à dater !

    Et Protées valseurs sans vergogne !
    Changeant de nom, de rôle (d'âme !)...

  • Un couchant des Cosmogonies !
    Ah ! que la Vie est quotidienne...
    Et, du plus vrai qu'on se souvienne,
    Comme on fut piètre et sans génie...

    On voudrait s'avouer des choses,
    Dont on s'étonnerait en route,
    Qui feraient une fois pour toutes !
    Qu'on s'entendrait à travers poses.

    On voudrait saigner le Silence,
    Secouer l'exil des causeries ;...