Mes vers, sur les lames d'ivoire
De votre carnet, font semblant
D'imiter la floraison noire
Des cheveux sur votre cou blanc.
Il faudrait d'immortelles strophes
A votre charme triomphal,
Quand dans un tourbillon d'étoffes
Vous entrez follement au bal.
Le sein palpite sous la gaze
Et, fermés à demi, les yeux
Voilent leurs éclairs de...
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(A Édouard Dubus)
Je suis l'expulsé des vieilles pagodes
Ayant un peu ri pendant le Mystère ;
Les anciens ont dit : Il fallait se taire
Quand nous récitions, solennels, nos odes.
Assis sur mon banc, j'écoute les codes
Et ce magistrat, sous sa toge, austère,
Qui guigne la dame aux yeux de panthère,
Au corsage orné... -
Oh ! la fleur de lys !
La noble fleur blanche,
La fleur qui se penche
Sur nos fronts pâlis !
Son parfum suave
Plus doux que le miel
Raconte le ciel,
Console l'esclave.
Son luxe éclatant
Dans la saison douce
Pousse, pousse, pousse.
Qui nous orne autant ?
La rose est coquette ;
Le glaïeul sanglant
Mais le lys... -
Enclavé dans les rails, engraissé de scories,
Leur petit potager plaît à mes rêveries.
Le père est aiguilleur à la gare de Lyon.
Il fait honnêtement et sans rébellion
Son dur métier. Sa femme, hélas ! qui serait blonde,
Sans le sombre glacis du charbon, le seconde.
Leur enfant, ange rose éclos dans cet enfer
Fait des petits châteaux avec du mâchefer.... -
Quand sur vos cheveux blonds, et fauves au soleil,
Vous mettez des rubans de velours noir, méchante,
Je pense au tigre dont le pelage est pareil :
Fond roux, rayé de noir, splendeur de l'épouvante.
Quand le rire fait luire, au calice vermeil
De vos lèvres, l'éclair de nacre inquiétante,
Quand s'émeut votre joue en feu, c'est un réveil
De tigre :... -
Le rhythme argentin de ta voix
Dans mes rêves gazouille et tinte.
Chant d'oiseau, bruit de source au bois,
Qui réveillent ma joie éteinte.
Mais les bois n'ont pas de frissons,
Ni les harpes éoliennes.
Qui soient si doux que tes chansons,
Que tes chansons tyroliennes.
Parfois le vent m'apporte encor
L'odeur de ta blonde crinière.... -
Quant nous irisons
Tous nos horizons
D'émeraudes et de cuivre,
Les gens bien assis
Exempts de soucis
Ne doivent pas nous poursuivre.
On devient très fin,
Mais on meurt de faim,
A jouer de la guitare,
On n'est emporté,
L'hiver ni l'été,
Dans le train d'aucune gare.
Le chemin de fer
Est vraiment trop cher.
Le... -
J'ai rêvé les amours divins,
L'ivresse des bras et des vins,
L'or, l'argent, les royaumes vains,
Moi, dix-huit ans, Elle, seize ans.
Parmi les sentiers amusants
Nous irons sur nos alezans.
Il est loin le temps des aveux
Naïfs, des téméraires voeux!
Je n'ai d'argent qu'en mes cheveux.
Les âmes dont j'aurais besoin
Et les... -
Aux arbres il faut un ciel clair,
L'espace, le soleil et l'air,
L'eau dont leur feuillage se mouille.
Il faut le calme en la forêt,
La nuit, le vent tiède et discret
Au rossignol, pour qu'il gazouille.
Il te faut, dans les soirs joyeux,
Le triomphe ; il te faut des yeux
Eblouis de ta beauté fière.
Au chercheur d'idéal il faut
Des... -
J'ai trois fenêtres à ma chambre :
L'amour, la mer, la mort,
Sang vif, vert calme, violet.
Ô femme, doux et lourd trésor !
Froids vitraux, odeurs d'ambre.
La mer, la mort, l'amour,
Ne sentir que ce qui me plaît...
Femme, plus claire que le jour !
Par ce soir doré de septembre,
La mort, l'amour, la mer,
Me noyer dans l'...