Les grands chênes, pareils à de sombres amants,
Tordent dans l’air leurs bras où pend leur chevelure,
Et, debout sous le vent, ont la sinistre allure
Des mornes désespoirs et des accablements.

Comme un prince très vieux dont la tête vacille
Sous le poids...

VIEILLE HISTOIRE

Pygmalion avait conçu sa Galatée ;
En elle projetant son rêve intérieur,
Il la fit si vivante et parfaite en sa fleur,
Qu’il l’adora, l’ayant trop tendrement sculptée.

Pâle, à genoux, buvant cette blancheur lactée
...

Poet: Jean Lahor

Arbres, grands végétaux, martyrs des saisons fauves.
Sombres lyres des vents, ces noirs musiciens,
Que vous soyez feuillus ou que vous soyez chauves,
Le poète vous aime et vos spleens sont les siens.

Quand le regard du peintre a soif de pittoresque,
C’est à vous qu...

Quand les terreaux, déjà roussis et purpurins,
Flamboient, sous les couchants mortuaires d’automne,
On voit, d’un carrefour livide et monotone,
Partir pour l’infini les arbres pèlerins ;

Les pèlerins s’en vont, grands de mélancolie,
Pensifs, pieux et lents, par les...

 

AU soleil, le matin, les arbres sont en or ;
Octobre leur a fait des feuilles précieuses
Qui tremblent à la brise et, toujours anxieuses,
Craignent le vent d’automne en qui passe la mort.

C’est l’immobilité maintenant qu’elles aiment,
Ou, venant à l’entour...

 

ARBRES qui verdoyez au soleil triomphant,
O fils harmonieux de la bonne nature,
Toujours debout, dressant votre fière stature,
Comment grandirez-vous si rien ne vous défend ?

La hache sur vos troncs retentit, et vous fend,
Et vous tombez au sol, avec un...

J’ai des arbres, remplis de bois mort et de trous,
Gélifs, noueux, tortus, bossus, couverts d’écailles,
Tronqués et plus moussus que de vieilles murailles,
Emmantelés de lierre et hérissés de houx.

Vieux serviteurs bourrus. Le plus rugueux de tous,
C’est Jean, mon...

L’ombre des arbres dans la rivière embrumée
Meurt comme de la fumée,
Tandis qu’en l’air, parmi les ramures réelles,
...

VIEILLE HISTOIRE

Pygmalion avait conçu sa Galatée ;
En elle projetant son rêve intérieur,
Il la fit si vivante et parfaite en sa fleur,
Qu’il l’adora, l’ayant trop tendrement sculptée.

Pâle, à genoux, buvant cette blancheur lactée
...

Poet: Jean Lahor

Arbres feuillus, dont la verdeur première
Ombrage l'huis du palais non pareil
Où le destin tient enclos ce bel oeil
Qui me ravit de sa vive lumière,

Las ! plût au fils de la blonde Écumière,
Qu'un jour préfix, dès l'Aube au doigt vermeil,
Jusqu'au coucher...